Origine et histoire de la Cathédrale Saint Léonce
La cathédrale Saint-Léonce de Fréjus, située dans le centre historique du Var, est un ensemble épiscopal d'origine médiévale classé Monument historique depuis 1862. À l'origine, au Ve siècle, l'édifice se limitait à une seule église Notre-Dame, composée d'une nef, d'un chœur rectangulaire et d'un vestibule à l'ouest. Au XIe siècle fut élevée au nord une seconde église, Saint-Étienne, puis les deux bâtiments furent réunis en un seul au dernier quart du XIIe siècle par la construction d'un narthex surmonté d'un clocher, le voûtement de la nef Notre-Dame, l'allongement et la voûtement de la nef Saint-Étienne et l'ouverture de grandes arcades entre les deux nefs. Les deux chapelles latérales, la sacristie actuelle et la flèche du clocher datent du XVIe siècle.
Le baptistère paléochrétien, situé au sud-ouest de la cathédrale, remonte au Ve siècle ; il est l'un des plus anciens et des mieux conservés après celui de Poitiers. La salle est octogonale, avec des pans coupés et des absidioles abritant sarcophages et statues couchées, et une cuve pour le baptême par immersion ; les huit colonnes d'angle corinthiennes sont des réemplois d'un édifice romain.
À l'intérieur, les deux nefs résultent d'évolutions successives : la nef Notre-Dame, en partie héritière de l'église paléochrétienne, est coiffée de voûtes sur croisées d'ogives tandis que la nef Saint-Étienne, des XIe et XIIe siècles, présente six travées voûtées en berceau et était à l'origine réservée à l'évêque. L'abside semicirculaire voûtée en cul-de-four contient notamment les tombes des évêques Guillaume de Roffiac et Louis de Bouillac.
L'entrée conserve un linteau daté du 1er avril 1530 attribué à Jacques Durandi et des portes extérieures en noyer de la même époque surmontées de fenêtres à croisées. Les vantaux offrent de remarquables panneaux sculptés de la Renaissance illustrant des scènes de la vie de la Vierge, des apôtres et des portraits de donateurs, ainsi qu'un décor de vases, candélabres, pilastres et frises végétales.
Le mobilier comprend notamment un crucifix en bois du XVIe siècle, un retable dédié à sainte Marguerite réalisé par Jacques Durandi dans une chapelle de la nef Saint-Étienne, des statues du XVIIe siècle représentant des évêques, une Nativité du XVIe siècle et de belles stalles du XVe siècle remaniées au XVIIIe siècle sculptées de motifs floraux et d'ornements.
Le clocher actuel, daté du XIIIe siècle, se compose d'une base carrée ancienne reposant sur le narthex, d'un corps octogonal du XVIe siècle et d'une toiture conique décorée de jaune et de vert ; il abrite plusieurs cloches, dont une baptisée Saint-Léonce et donnée par le futur pape Jean XXII, et d'autres cloches anciennes inscrites au titre des objets mobiliers.
Le cloître roman à deux étages, classé Monument historique en 1875, s'ouvre au nord-est de la cathédrale et conserve au centre un vieux puits restauré ainsi qu'un double escalier menant à l'étage. Les galeries présentent plus de trois cents panneaux peints sur bois des XIVe et XVe siècles, décorés de personnages, d'animaux et d'un bestiaire fantastique ; certaines restaurations ont eu lieu au début du XXe siècle et en 1969 sous la conduite d'architectes et conservateurs. De petites colonnes corinthiennes du XIIIe siècle, une porte voûtée fermée par une grille du XVe siècle et des salles restaurées en 1967 complètent l'ensemble, qui est géré aujourd'hui par le Centre des monuments nationaux.
La maison du prévôt se situe à côté du cloître et date d'après 1206. Les travaux de dégagement et de restauration du groupe épiscopal engagés au XXe siècle ont été conduits notamment par Jean-Camille Formigé et son fils Jules Formigé, puis par les architectes en chef Paul Colas et d'autres responsables des monuments historiques ; l'édifice a subi des dommages lors des bombardements de 1944 puis a fait l'objet de campagnes de restauration et d'aménagement au cours des décennies suivantes.
L'orgue actuel, fruit d'un projet de reconstruction approuvé en 1986 et réalisé par le facteur Pascal Quoirin en collaboration avec Jean-Louis Loriaut, a été réceptionné en novembre 1991 ; il comporte trois claviers de 56 notes, un pédalier de 30 notes et une transmission mécanique. L'instrument fait l'objet d'une programmation musicale régulière et de festivals d'orgue et de musique baroque organisés depuis le milieu des années 2010.
Le site accueille par ailleurs des manifestations et expositions dans le cloître, des journées du patrimoine et des animations pédagogiques, ainsi que des projets de mise en lumière du monument. Les nombreuses recherches, restaurations et publications sur la cathédrale, le baptistère et le cloître sont documentées dans des archives, dossiers et ouvrages spécialisés mentionnés dans les sources.
