Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Louis
La cathédrale Saint-Louis de La Rochelle, située en Charente‑Maritime, est une église catholique dont la construction, engagée en 1742 à l’initiative du cardinal de Fleury et de l’évêque Augustin Roch de Menou de Charnizay, fut ouverte au culte en 1784 malgré son inachèvement. L’édifice et son clocher sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 30 octobre 1906. Accolé au chevet, le clocher gothique dit de Saint‑Barthélemy est l’unique vestige de l’ancienne église paroissiale, fondée en 1152 par les moines de l’île d’Aix sous la direction de Pierre de Mougon et érigée en paroisse en 1217. L’église primitive fut probablement reconstruite au XVe siècle, puis mise à sac et démolie par les protestants en 1568 : seul le clocher fut conservé, d’abord pour un usage militaire, et il sert aujourd’hui de tour campanile à la cathédrale. Après des occupations successives — la paroisse Saint‑Barthélemy ayant notamment tenu le Grand‑Temple puis abrité le chapitre — une nouvelle église paroissiale fut élevée entre 1668 et 1678, puis détruite pendant la Révolution ; son emprise, occupée par des maisons, fut récupérée au milieu du XIXe siècle pour permettre l’achèvement du chevet de la cathédrale. Les plans initiaux de la cathédrale sont dus à Jacques V. Gabriel ; son fils Jacques‑Ange Gabriel a assuré la continuité du projet après la mort du père. La construction, commencée en 1742, connut plusieurs interruptions pour raisons financières ; après une reprise au XVIIIe siècle et des travaux prolongés au XIXe siècle sous le Second Empire, l’édifice fut achevé en 1857 à l’exception des deux tours et des décors sculptés extérieurs. La cathédrale adopte un plan en croix latine de tradition gothique, avec une nef centrale flanquée de collatéraux et de chapelles, un transept saillant et un chœur entouré d’un déambulatoire interrompu par une chapelle axiale dédiée à la Vierge. Sa façade, sobre, présente deux ordres de colonnes toscanes et doriques surmontés d’un fronton triangulaire. L’intérieur, dépouillé et marqué par l’ordre dorique, présente une nef couverte en berceau renforcée par des arcs doubleaux, des bas‑côtés voûtés d’arêtes et une coupole à la croisée du transept dont les pendentifs permettent le passage du carré au cercle. La chapelle de la Vierge est ornée d’un ensemble pictural de William Bouguereau composé de six tableaux entourant une Assomption datée de 1875 ; l’Annonciation, peinte par François‑Édouard Picot, fait également partie des œuvres exposées. La chapelle des marins réunit des tableaux et ex‑voto provenant de l’ancienne église Saint‑Jean‑du‑Pérot, dont des représentations de naufrages et le tableau dit du Saphir illustrant un navire négrier et rappelant la participation du port de La Rochelle à la traite. Les vitraux, exécutés au XIXe siècle par les ateliers Antoine Lusson, Lobin et Émile Hirsch, ont été posés entre 1872 et 1893 et remplacent les anciennes baies en verres blancs. Le clocher Saint‑Barthélemy, qui présente une ornementation de statues, gargouilles et moulures florales ainsi que des niches abritant des statues d’Ève, de saint Jacques et de saint Yves, a subi des aménagements et des restaurations successives ; son rez‑de‑chaussée a été transformé pour accueillir des expositions et il a fait l’objet d’un programme de travaux de 2,1 millions d’euros financé par le plan de Relance de 2021. Le clocher renferme les trois cloches actuelles de la cathédrale : Marie‑Ursule, fondue par Ampoulange à Bordeaux en 1818 et accordée en do dièse 3, Louise, également fondue en 1818 par Ampoulange et accordée en ré 3, et Louise‑Aimée‑Marie, fondue en 1887 par Georges Bollée à Orléans et accordée en mi 3. Le grand orgue, instrument romantique construit en 1867 par la manufacture Merklin‑Schütze, a remplacé un orgue antérieur de John Abbey ; classé au titre d’objet en 1983, il a été restauré à l’identique par Bernard Raupp et rendu au service musical en 1995 après une importante campagne de restauration. L’orgue de chœur, exécuté en 1860‑1861 par Merklin‑Schütze et classé en 1998, complète l’équipement instrumental de la cathédrale, qui accueille régulièrement concerts et offices. Quelques éléments de mobilier, tableaux et ex‑voto témoignent des différentes étapes de l’histoire locale et religieuse rassemblées au fil des aménagements et des restaurations.