Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Louis-et-Saint-Nicolas
La première église de Choisy, dédiée à saint Nicolas, fut édifiée au bord de la Seine en 1207 et érigée en cure en 1225. En 1686, Mademoiselle de Montpensier fit rebâtir le chœur par son architecte Jacques IV Gabriel, sous la conduite de son intendant M. de Rolin ; cette église fut démolie en 1759. Sur l'ordre de Louis XV, une nouvelle église royale et paroissiale, dédiée à saint Louis et saint Nicolas, fut élevée d’après les plans d’Ange-Jacques Gabriel entre 1748 et 1760. Les travaux, adjugés le 15 mai 1748, furent confiés à divers entrepreneurs : les frères Thévenin pour la maçonnerie, Chaulot pour la couverture, Sandrier et Enée pour la charpente, Parant comme serrurier et Pérard comme maçon. Un premier projet prévoyait un salon d’accès royal de forme ronde et l’emploi d’ordres architecturaux différents pour les niveaux et la nef, ainsi qu’un clocher à trois niveaux ; le projet finalement retenu supprima les ordres, transforma le salon en espace à pans et limita le clocher à deux niveaux. Le devis de 1748 stipulait l’emploi de pierres dures pour les libages, de pierres et plates-formes de fondation provenant des carrières de Saint-Maur et Charenton, de moellons de meulière des environs de Choisy et de briques d’Igny ou de Massy, et prévoyait un caveau voûté en berceau en meulière dans deux travées des bas-côtés. Louis XV posa la première pierre en 1748 et l’église fut consacrée le 21 septembre 1760 par Mgr de Beaumont, archevêque de Paris, en présence du roi, de la cour, de douze évêques et des villageois. À l’intérieur se trouvent notamment deux statues de Jacques Bousseau représentant saint Louis et saint Maurice (1729). Pendant la Révolution, l’édifice fut désacralisé et successivement affecté à des usages civils : salle des gardes, tribunal révolutionnaire, mairie, justice de paix, commissariat et bibliothèque ; il fut restauré au début du XIXe siècle. Le cul-de-four et les chapelles latérales reçurent en 1878 des peintures de Jacques Pauthe et de son fils Paul Pauthe. Une nouvelle sacristie fut construite en 1862-1863 sous la direction de l’architecte communal Naissant. Le pavillon du roi fut occupé par la mairie au XIXe siècle, occasionnant d’importants travaux en 1884 puis de 1898 à 1900, et abrita plus tard le commissariat au XXe siècle ; il est aujourd’hui sans affectation. Dans les années 1960 l’église fut élevée au rang de cathédrale du diocèse de Créteil et conserva ce rôle jusqu’en 1987, date à laquelle elle conserva le titre honorifique de cathédrale sans en exercer les fonctions. L’édifice est classé aux monuments historiques depuis le 7 novembre 1975 et a fait l’objet d’une restauration en 2007. De style classique, l’église présente une nef à trois vaisseaux et un chevet à pans coupés couvert d’un toit à la Mansart, muni d’un petit fronton encastré dans un pavillon donnant sur les jardins du château pour permettre l’accès direct du souverain. La tour-clocher, quadrangulaire, s’élève latéralement du côté droit du chevet et ne comporte que deux niveaux, ce qui, au XVIIIe siècle, limita la portée des cloches et suscita des doléances des villageois ; l’idée selon laquelle Louis XV aurait interdit l’usage des cloches est infondée. La toiture de la nef est ornée d’un lanternon et la façade, rythmée par des refends et des volutes, est centrée par un portail en plein cintre, couronnée d’un fronton et percée de niches sur les collatéraux ; l’abside est semi-circulaire avec un cul-de-four. Parmi les curés connus figure Barraud, en fonction en 1807.