Cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême en Charente

Patrimoine classé Patrimoine religieux Cathédrale Eglise romane

Cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême

  • 18 Rue Fénelon
  • 16000 Angoulême
Cathédrale Saint-Pierre dAngoulême
Cathédrale Saint-Pierre dAngoulême
Cathédrale Saint-Pierre dAngoulême
Cathédrale Saint-Pierre dAngoulême
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Cathédrale Saint-Pierre dAngoulême
Cathédrale Saint-Pierre dAngoulême
Crédit photo : JLPC - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

La cathédrale : classement par liste de 1840

Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Pierre

La cathédrale Saint-Pierre d'Angoulême, édifice roman situé à Angoulême en Charente, est l'église principale du diocèse et figure sur la liste des monuments historiques depuis 1840. Son emplacement, près des anciens remparts et d'une porte de la cité, pourrait correspondre à celui d'un sanctuaire primitif, peut‑être un temple dédié à Jupiter. Une première cathédrale, consacrée à saint Saturnin au IVe siècle, disparut lors de la prise d'Angoulême par Clovis en 508, après les événements de Vouillé. Clovis puis le roi Charibert firent reconstruire l'église en l'honneur de saint Pierre ; cette deuxième cathédrale, consacrée en 566 par les évêques saint Germain de Paris et saint Euphrône de Tours et mentionnée par Grégoire de Tours, fut ensuite incendiée, sans doute par les Normands. La troisième cathédrale, œuvre de Grimoard de Mussidan, évêque d'Angoulême, fut commencée vers 991 et consacrée en 1015 ; ses dimensions trop modestes réduisirent sa durée d'usage et il n'en subsiste que le mur nord dans les deuxième et troisième travées de la nef. Au début du XIIe siècle, la prospérité de l'Angoumois permit l'édification d'une vaste cathédrale sous l'impulsion de l'évêque Girard II (1101-1136), qui dirigea les travaux commencés vers 1110 et placés sous la surveillance du chanoine Itier Archambaud ; la dédicace de 1128 montre que le chevet et sans doute la nef étaient alors largement réalisés, mais Girard laissa la partie haute de la façade inachevée à sa mort en 1136. Le chantier commença par la nef puis, vers 1118, par les parties basses et médianes de la façade ; la venue possible de sculpteurs toulousains à cette époque expliquerait certains reliefs de la partie basse. Vers la fin du XIIIe siècle, le chevet et le transept reçurent six chapelles rayonnantes et la cathédrale servit de lieu de sépulture pour les comtes d'Angoulême, dont Jean d'Orléans. La cathédrale subit des dommages pendant les guerres de Religion (1562-1568) et fut canonnée en 1568 par l'armée protestante conduite par l'amiral de Coligny, qui détruisit le clocher sud. Des restaurations menées entre 1625 et 1634 ajoutèrent deux tours de guet sur la façade orientale, visibles sur les photographies de 1851, et la Révolution transforma l'édifice en temple de la Raison. D'importantes interventions menées par Paul Abadie de 1852 à 1879, sous l'égide de l'évêque Antoine‑Charles Cousseau, ont profondément modifié l'intérieur et l'extérieur de la cathédrale.

Construite en petit et moyen appareil de calcaire turonien, la cathédrale présente une nef unique de trois travées carrées, large d'environ 20 m, surmontées de coupoles sur pendentifs, suivie d'un transept aux bras courts flanqués d'absidioles semi‑circulaires et d'un chœur profond terminé en hémicycle autour duquel s'articulent quatre absidioles rayonnantes ; du chevet, seule l'abside et l'absidiole sud sont d'origine. La croisée du transept est couverte par une coupole octogonale dont le tambour, initialement animé d'arcades aveugles, fut percé au XVIIe siècle puis élevé et recomposé par Abadie au XIXe siècle pour augmenter l'éclairage ; la coupole elle‑même a été reconstruite au XIXe siècle dans un style néo‑byzantin. Les bras du transept sont éclairés à l'est par des oculi et couverts en berceau ; le soubassement du clocher nord est d'origine tandis que le clocher sud a été reconstruit après sa destruction. Plusieurs portails latéraux ont été ajoutés contre les travées de nef.

La façade occidentale, organisée en quatre registres superposés peuplés d'arcades plaquées et centrée par une arcade surhaussée, est couronnée d'un pignon triangulaire et de deux clochetons ajoutés par Abadie ; son programme iconographique développe les thèmes de l'Ascension et du Jugement dernier. Au sommet apparaît le Christ en gloire dans une mandorle entouré des figures du tétramorphe ; au registre supérieur figurent anges et élus tournés vers le Sauveur, au registre intermédiaire se trouvent apôtres et figures des élus et des réprouvés, et au niveau du portail le tympan représente le Christ bénissant et présentant les Évangiles, encadré d'apôtres dans les arcades latérales. Au‑dessus court une frise sculptée de scènes de chasse et de guerre, réalisée vers 1118‑1119 et illustrant notamment la reprise de Saragosse et des épisodes de la Chanson de Roland, tels que le combat du « Turpin » contre le géant Abisme et la poursuite de Marsile par Roland. Des reliefs de chevaliers ajoutés au XIXe siècle représentent saint Martin partageant son manteau et saint Georges terrassant le dragon, alors que d'anciens reliefs de cavaliers ont disparu lors d'aménagements en 1808. Le style des sculptures romanes, influencé par les ateliers de Saint‑Sernin de Toulouse, se reconnaît dans l'emploi de plis en virgule, tandis que les chapiteaux à feuilles grasses s'inspirent de la tradition poitevine.

Depuis septembre 2019 la façade occidentale fait l'objet d'une restauration générale dirigée par Denis Dodeman, architecte en chef des Monuments historiques ; la cathédrale appartient à l'État et la Direction régionale des affaires culturelles de Nouvelle‑Aquitaine pilote l'opération, contrôlée scientifiquement et techniquement par la Conservation régionale des Monuments historiques et l'Unité départementale de l'architecture et du patrimoine de la Charente, et financée intégralement par le ministère de la Culture. Cette opération, lancée en une seule phase et répartie en huit lots pour un montant total de 1 300 000 euros, comprend également une médiation conçue par le dessinateur Olivier Thomas et un cycle de conférences animé par le Pays d'art et d'histoire de Grand'Angoulême et le CRMH. Les interventions prévues portent sur la façade et les faces latérales, l'arrière du massif occidental, la couverture et le comble associé ainsi que les espaces intérieurs de la tribune d'orgue ; un échafaudage de 40 m de haut, bâches illustrées et un tunnel de protection garantiront la sécurité et la conservation d'une entrée par le portail occidental. Les opérations de restauration comprennent la révision de la couverture en tuiles creuses avec remplacement de la volige et des ouvrages d'étanchéité, la révision des chéneaux et descentes, le remplacement des grillages anti‑volatiles par des grilles cuivre déperlantes pour les oculi, le nettoyage et le traitement biocide des parties saillantes et des sculptures, le dessalement des parements contaminés, des essais de désincrustation et de micro‑gommage ou de cryogénie, la consolidation par produits à base de silicate en cours d'étude, ainsi que la dépose et le remplacement à l'identique des pierres de parement altérées ; les sculptures très dégradées seront déposées et entreposées au dépôt archéologique départemental tandis que des pierres neuves de Sireuil permettront de reconstituer apôtres et personnages. Les vitraux axial et nord seront déposés et restaurés, les joints ciment purgés et refaits à la chaux et la main courante recelée.

Le clocher nord s'élève à 59 m et comporte six étages, la plupart ayant été entièrement reconstruits au XIXe siècle ; avant cette restauration une flèche à pans couverts d'ardoise couronnait la tour, visible sur des photos de 1851. La tour abrite une sonnerie de cinq cloches fondues par la fonderie Guillaume père et fils à Angers en 1863, baptisées le 23 octobre 1863 par l'évêque Antoine‑Charles Cousseau : Pierre et Paul (bourdon) 4 120 kg, Marie 1 600 kg, Caroline 1 150 kg, Marguerite 810 kg et Henriette 622 kg. La coupole de la croisée, reconstruite au XIXe siècle dans un style néo‑byzantin, évoque les restaurations et constructions contemporaines comme celles de Saint‑Front de Périgueux et, ultérieurement, du Sacré‑Cœur de Paris.

La cathédrale possède une porte de la Miséricorde aménagée dans le cadre du Jubilé de la Miséricorde voulu par le pape François pour la période 2015‑2016. Le projet de mise en valeur du trésor, engagé dès 2008 et scénographié par Jean‑Michel Othoniel en 2010, occupe la chapelle gothique Saint‑Thibaud et deux salles à l'étage, propose un parcours en trois stations et présente près de 150 objets d'art sacré restaurés ; la scénographie associe un rez‑de‑chaussée dédié au lapidaire retrouvé par Abadie, une salle de l'Engagement consacrée aux rites du prêtre avec mobilier orné de perles en verre de Murano, et une salle dite Le Merveilleux où vitraux bleus, tapisserie et un reliquaire créé par l'artiste mettent en valeur une relique de saint Pierre Aumaître. Enfin, l'orgue, instrument d'origine classique française construit par Simon‑Pierre Miocque en 1781, modifié et reconstruit au XXe siècle et doté aujourd'hui de 55 jeux selon la composition de Maurice Duruflé, a été restauré en 2013‑2015 ; Frédéric Ledroit en est l'organiste titulaire.

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