Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Pierre
La cathédrale Saint‑Pierre de Vannes, siège du diocèse et basilique mineure, se situe dans le Morbihan en Bretagne et figure parmi les sept étapes du Tro Breiz. Elle a succédé à plusieurs édifices antérieurs : une cathédrale carolingienne ou romane a été incendiée lors des invasions normandes de 919, puis une nouvelle église de style roman a été élevée au début du second millénaire par l'évêque Judicaël et Geoffroi Ier, duc de Bretagne. De cet ensemble roman ne subsistent essentiellement que la base de la tour nord et quelques pans du chœur ; l'essentiel de l'édifice actuel est le fruit d'une reconstruction gothique menée du XVe au XVIe siècle, motivée par l'afflux de pèlerins autour du tombeau de saint Vincent Ferrier. La nef, reprise au XVe siècle et consacrée à la fin du siècle, le porche et les transepts ont été érigés entre la seconde moitié du XVe et le début du XVIe siècle, tandis qu'une chapelle circulaire renaissance a été ajoutée au nord en 1537. Malgré ces campagnes successives, la cathédrale conserve la disposition d'origine romane : une nef longue flanquée de dix chapelles latérales, un transept à bras inégaux, un chœur entouré d'un déambulatoire et deux chapelles axiales en enfilade. Les dimensions annoncent une nef de près de 47 mètres sur 13 mètres et une longueur totale de l'édifice de 110 mètres, la voûte principale culminant à presque 21 mètres.
La façade occidentale, restaurée au XIXe siècle dans un style néo‑gothique, est flanquée de deux tours : la tour nord, dont la base est romane, et la tour sud relevée au XIXe siècle ; la flèche nord, détruite par la foudre, a été rebâtie au début du XIXe siècle. À l'extérieur, contreforts, arcs‑boutants et porches gothiques rythment les murs et les croisillons, tandis que le porche des chanoines, au nord, conserve ses niches pour les apôtres.
L'intérieur reprend le plan basilical primitif sans bas‑côtés continus : ceux‑ci sont remplacés par deux rangées de chapelles latérales. La nef, élevée au XVe siècle puis voûtée d'arêtes à la fin du XVIIIe siècle, masque une ancienne charpente lambrissée. Le chœur actuel, accompagné d'un large déambulatoire destiné jadis aux pèlerins, abrite des stalles en hémicycle et plusieurs autels et retables marquants des XVIIe et XVIIIe siècles, dont le maître‑autel et des retables en marbre de Carrare réalisés par les frères Fossati. Le trésor, aménagé dans l'ancienne salle capitulaire, conserve des pièces liturgiques et des objets d'art couvrant plusieurs siècles.
La chapelle en rotonde, dite Rotonde Danielo ou chapelle du Saint‑Sacrement, est un rare exemple de style Renaissance italienne en Bretagne ; construite au xvie siècle, elle a été restaurée au XIXe siècle puis au début du XXIe siècle. Les vitraux qui ornent la cathédrale datent principalement de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, réalisés par différents ateliers sur l'impulsion de Monseigneur Bécel et de mécènes locaux, avec quelques verrières plus récentes installées au XXe siècle.
Le grand orgue occupe un buffet du XVIIIe siècle et, reconstruit par Louis Debierre à la fin du XIXe siècle, il comporte trente‑cinq jeux et a été restauré en 1985. Le clocher abrite une sonnerie de quatre cloches aux noms conservés, qui datent du XIXe siècle. La cathédrale conserve une quinzaine de tombeaux d'évêques et de personnages notables, répartis dans le chœur, la chapelle axiale et plusieurs chapelles latérales.
Classée monument historique au début du XXe siècle, la cathédrale a été restaurée à de nombreuses reprises ; les travaux récents ont concerné la façade, la tour renaissance, le déambulatoire, le chœur et les transepts, et un important programme de restauration piloté par la DRAC a mené à des travaux approfondis entre 2022 et 2024. Une nouvelle tranche de restauration, débutée en janvier 2025, traite la nef et les chapelles latérales et doit se poursuivre jusqu'en 2027 ; durant cette période la cathédrale est fermée au culte et les offices sont provisoirement transférés à la chapelle Saint‑Yves et à la grande chapelle gothique du Lycée Saint‑François‑Xavier.