Origine et histoire de la Cathédrale Saint-Spire
La cathédrale Saint-Spire de Corbeil-Essonnes, située dans le centre historique de Corbeil sur la rive droite de l'Essonne, peu avant son confluent avec la Seine, est dédiée à saint Exupère, appelé saint Spire. Elle a été fondée en 957 par le comte Haymon de Corbeil pour abriter les reliques de saint Exupère ; vers l'an mil y furent également déposées les reliques de saint Loup, et Haymon y fut inhumé. En 1070, le comte Bouchard II fit ceindre la collégiale et les maisons dépendantes de murailles ; cet ensemble constitue le cloître Saint-Spire, fermé à l'est par une porte ogivale. La collégiale connut plusieurs incendies, notamment en 1019, puis en 1137 et 1144, et fut rebâtie progressivement : la nef au XIIe siècle, la tour-clocher et les chapelles latérales aux XIIIe et XIVe siècles, la porte du cloître au XIVe siècle et le chœur au XVe siècle ; la dédicace intervint le 10 octobre 1437 à la fin de ces travaux. Les grandes orgues furent installées entre 1657 et 1659, restaurées en 1826, incendiées le 23 janvier 1871 par des soldats prussiens casernés dans l'église, puis remises en état en 1878. L'édifice a été inscrit aux monuments historiques en 1840 et de nouveau le 30 décembre 1913. Les vitraux furent détruits lors du bombardement de la nuit du 22 au 23 mai 1918, de nouveau lors des bombardements du 13 août 1944, et remplacés en 1946. L'église paroissiale fut élevée au rang de cathédrale diocésaine en 1966 lors de la création du diocèse de Corbeil-Essonnes. Une restauration des orgues permit leur réinauguration le 12 octobre 1984 par Gaston Litaize ; le buffet en bois taillé du XVIIe siècle est classé depuis le 21 novembre 1930. L'édifice, construit en granit et calcaire et couvert d'ardoise, présente des piliers et chapiteaux du transept dans le style roman de la fin du XIe siècle ; les bas-côtés sont voûtés en plein cintre tandis que les travées de la nef sont coiffées de croisées d'ogives depuis le XIVe siècle. Le chœur pentagonal du XVe siècle, décoré à la manière d'un ciborium, permet l'accès aux chapelles royales situées au-dessus de la sacristie. En 1863, un autel dédié à saint Renobert, contenant une châsse reliquaire de cet évêque de Bayeux, est attesté. Parmi les œuvres et monuments remarquables figurent le gisant en marbre du comte Aymon Ier, classé le 11 avril 1902, et un tableau de Jean-Baptiste Mauzaisse représentant un exorcisme accompli par saint Exupère, classé le 2 mai 1907. La cathédrale conserve également le gisant du comte Haymon, une statue de saint Jacques et l'autel principal.