Origine et histoire
La cathédrale Sainte-Marie-de-la-Seds, aussi appelée Notre-Dame-de-la-Seds ou Sainte-Marie-Majeure, se situe à Toulon, dans le Var ; elle est le siège historique du diocèse de Toulon et, depuis 1957, l'une des cathédrales du diocèse de Fréjus-Toulon. Ses origines remontent à la période romane : la première cathédrale est fondée en 1096, et sa création est attribuée, selon certaines sources, au comte de Provence Boson d'Arles qui souhaitait un édifice consacré à la Vierge Marie. L'édifice roman a connu plusieurs remaniements aux XVIIe et XVIIIe siècles : en 1661 le maître d'œuvre Jean Ribergue l'agrandit vers le nord perpendiculairement à l'axe primitif, tandis que des travaux du milieu du XVIIe siècle ont permis d'incorporer l'ancienne chapelle des Saintes-Reliques, datée du XVe siècle. Le décor de la chapelle du Corpus Domini, d'abord réalisé par Pierre Puget, est détruit par un incendie en 1681 puis remplacé en 1682 par un ensemble en marbre et stuc réalisé par Christophe Veyrier. La façade classique est édifiée autour de 1700 selon les plans d'Albert Duparc (travaux menés entre 1696 et 1701) et le clocher est reconstruit au XVIIIe siècle, entre 1737 et 1740. Pillée pendant la Révolution, la cathédrale est rendue au culte en 1802 et voit ses aménagements et décors complétés au cours du XIXe siècle. Inscrite aux Monuments historiques en 1949, elle est classée par arrêté en 1997.
L'église présente des styles architecturaux mêlés : elle comporte trois nefs d'inégale largeur et cinq travées sur une longueur de cinquante mètres, une voûte à croisée d'ogives, une grande nef se terminant par un chevet plat et un chœur de forme rectangulaire. Depuis 1864, les murs portent des fresques de Ludovic Bonifay représentant notamment Moïse, Élie et les douze apôtres. Le sanctuaire abrite un autel plat installé en 1961 qui remplace celui de 1864 dont subsiste un bas-relief ; le chœur est entouré de stalles et la chaire sont l'œuvre de Bernard Sénéquier, ce dernier étant également auteur des stalles et ayant réalisé la chaire en 1829. Les statuettes et le médaillon représentant saint Augustin sont du sculpteur toulonnais Joseph Louis Hubac. Les vitraux, détruits pendant la Seconde Guerre mondiale, ont été remplacés par des œuvres de facture moderne. La tribune porte un grand orgue construit en 1851 par la maison Frédéric Junk de Toulouse et entièrement rénové en 1965. Le clocher renferme quatre cloches datant du XVIe au début du XIXe siècle.
Parmi les éléments décoratifs et les chapelles, la chapelle de la Vierge, à gauche de la nef centrale, conserve un retable et une statue de la Vierge en bois doré de Vian de Pignans (1838) ainsi que des tableaux de Pierre Puget (L'Annonciation, 1650), de Damery-Walter (La Vierge au Carmel, 1664) et de Jacques Voltaire (L'Adoration du Saint-Sacrement, 1745). La chapelle du Corpus Domini, à droite de la nef centrale, présente l'ensemble en marbre et stuc de Christophe Veyrier, deux grandes toiles — Le Triomphe de l'Eucharistie par Jean-Baptiste van Loo et Le Sacrifice de Melchisédech par Jean-Baptiste Achard — et un bas-relief provenant du maître-autel de 1746, déplacé lors de la réalisation du maître-autel de 1863. L'ancienne abside, devenue chapelle Saint-Joseph, abrite le tableau Saint Roch priant pour les pestiférés de Pierre Puget. La chapelle dite du Saint-Cœur-de-Marie ou Sainte-Anne conserve également une toile de Pierre Puget, La Vision de Saint Félix de Cantalice, initialement destinée à l'église des Capucins puis donnée à la cathédrale après la Révolution. La chapelle de la tombe des évêques et la chapelle Saint-Cyprien se font face en bas de la nef. Parmi les musiciens attachés à la cathédrale figurent André Campra et Esprit Antoine Blanchard.