Cathédrale Vieux-Saint-Vincent de Mâcon en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine religieux Cathédrale Eglise romane et gothique

Cathédrale Vieux-Saint-Vincent de Mâcon

  • Place de la Cathédrale
  • 71000 Mâcon
Cathédrale Vieux-Saint-Vincent de Mâcon
Cathédrale Vieux-Saint-Vincent de Mâcon
Cathédrale Vieux-Saint-Vincent de Mâcon
Cathédrale Vieux-Saint-Vincent de Mâcon
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Cathédrale Vieux-Saint-Vincent de Mâcon
Crédit photo : Chabe01 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

Tours, y compris les parois décorées de peintures murales : classement par liste de 1862

Origine et histoire de la Cathédrale Vieux-Saint-Vincent

La cathédrale Saint-Vincent de Mâcon, dite aujourd’hui Vieux Saint-Vincent, est l’ancienne cathédrale de la ville, dédiée à Vincent de Saragosse. Son plus ancien élément se réduit à une seule travée correspondant au massif occidental, surmonté de deux tours octogonales de hauteurs différentes ; les parties basses datent vraisemblablement de la première moitié du XIe siècle tandis que les zones supérieures relèvent du gothique du XIVe siècle. Un beffroi, détruit pendant la Révolution, surmontait la tour sud et la flèche de la tour nord a été tronquée ; entre les tours, au-dessus du porche, une chapelle haute voûtée en berceau transversal, dite « Sainte‑Marie de la Porte », est accessible par un bel escalier à vis dans la tour sud. L’abbé Courtépée la décrivait comme une église étroite et sombre aux voûtes élevées, dont la sonnerie des cloches était réputée particulièrement harmonieuse. L’ancien mur de façade est orné de bandes lombardes, mieux conservées dans les parties hautes.

Le tympan du porche comprend cinq registres horizontaux illustrant des scènes du Jugement dernier : les élus sont accueillis par le Christ lui‑même devant la porte de la Jérusalem céleste — ce qui fait figurer Jésus à deux reprises, situation rare — tandis que l’archange Michel sépare élus et damnés, ces derniers étant poussés et tirés par des démons ailés. Le jour de la Résurrection est évoqué par des morts sortant de sarcophages, mains jointes en supplication ; vingt‑quatre personnages auréolés pourraient représenter les vingt‑quatre vieillards de l’Apocalypse malgré l’absence de tous leurs attributs habituels. La Vierge et saint Jean, chacun accompagné d’un ange, apparaissent comme avocats des âmes, soutenus par deux rangées de cinq apôtres, Judas n’étant pas représenté. Au centre se dessine la figure du Christ dans une mandorle encadrée par des anges et des chérubins, tandis qu’au‑dessus une sculpture mutilée pourrait évoquer la main de Dieu. Le Dieu du Jugement y apparaît pour la première fois sculpté sur le porche, au début du XIIe siècle (vers 1130).

Le narthex, placé en avant du portail, réunit des éléments romans et gothiques ainsi que de nombreuses restaurations postérieures ; il est divisé par deux arcs doubleaux en trois travées dont la voûte centrale en croisées d’ogives et les voûtes d’arêtes latérales retombent sur des pilastres. Ses ouvertures en plein cintre comprennent deux baies au nord et deux à l’ouest encadrant la porte, chaque baie étant surmontée d’un arc en plein cintre à triple rouleau ; chapiteaux et bases constituent d’importants éléments de décor roman. Le portail de style gothique flamboyant, daté de la fin du XVe siècle, joua un rôle de contrefort pour empêcher l’écartement du narthex de l’ancienne façade ; le nivellement du parvis entraîna un remblayage qui obligea à ajouter un escalier pour gagner le sol du narthex, situé deux mètres plus bas, et son fronton fut ajouté en 1857.

L’histoire de l’édifice est longue et mouvementée : sol instable, guerres et défauts de construction ont marqué son évolution et ont conduit à une démolition partielle pendant la Révolution. Selon la tradition ancienne, un édifice existait déjà au temps de Placide, premier évêque de Mâcon, et le sanctuaire aurait d’abord été placé sous les vocables de saint Barthélemy puis de saint Gervais et saint Protais, formant vraisemblablement une cathédrale double comprenant au moins deux églises et un baptistère. La tunique de saint Vincent de Saragosse fut donnée au sanctuaire par le roi Childebert, et l’édifice connut incendies, pillages et reconstructions successives aux VIIe, VIIIe et Xe siècles ; une cathédrale romane, correspondant à l’episcopat de Liébaud de Brancion, substitua les ruines de la fin du Xe siècle et donna notamment l’ancienne façade et la partie basse des clochers. Au début du XIIe siècle, dans le contexte du conflit entre Mâcon et Cluny, l’évêque Bérard de Châtillon fit réaliser le tympan de prestige et le vaste porche dont les sculptures, proches de celles de l’autel d’Avenas et de certains chapiteaux de Cluny, sont attribuées par l’historien Edson Armi au « master of Avenas » ; ce portail compte parmi les plus anciens portails romans conservés en Europe. Une reconstruction gothique importante, sans doute amorcée autour de 1240, se poursuivit tout au long du XIIIe siècle, suivie de rehausses des tours aux XIVe et XVe siècles et du remplacement du portail du narthex par le portail flamboyant de la fin du XVe siècle.

La cathédrale fut mise à sac en septembre 1567 pendant les guerres de religion, entraînant la perte des objets du culte et des archives et le martelage des sculptures hautes du tympan. Des restaurations significatives eurent lieu au début du XVIIe siècle sous l’évêque Gaspard Dinet, qui fit poser un pavement de marbre, installer des stalles et des autels, remplacer l’orgue et commander des tableaux. Devenue bien national en 1789, l’édifice servit de lieu de réunion puis fut transformé en Temple de la Raison en 1793, accueillit une cérémonie du culte de l’Être suprême en 1794 et fit l’objet, à la fin de 1795, de constats d’insécurité ayant conduit à la décision de démolition ; les travaux de démolition commencèrent le 12 février 1799, seuls le narthex et les clochers étant épargnés. En 1855, la municipalité lança des restaurations — création d’une chapelle dans le narthex, restauration des sculptures, colonnettes et chapiteaux, fermeture d’un arc donnant sur la nef et pose de verrières — et l’édifice, rouvert au culte jusqu’à la Première Guerre mondiale, prit le nom de Vieux Saint‑Vincent pour le distinguer d’une nouvelle église du même patronage. Des travaux d’entretien et de mise en valeur eurent lieu au début des années 1970 et l’édifice fut ouvert au public ; les restes du cloître, déplacés au XIXe siècle entre l’édifice et la rue Dinet, furent ensuite supprimés par les services des Bâtiments de France qui estimaient qu’ils rendaient incompréhensibles les vestiges. La cathédrale figure parmi les édifices sélectionnés le 16 mars 2023 par la Mission Patrimoine comme site emblématique de Bourgogne‑Franche‑Comté dans le cadre du « Loto du patrimoine », une opération du contrat de plan État‑Région 2021‑2027 d’un montant de 5,9 millions d’euros.

Liens externes