Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan à Marsillargues dans l'Hérault

Patrimoine classé Patrimoine rural Caves

Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan

  • 311 Avenue Jean-Jaurès
  • 34590 Marsillargues
Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan
Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan
Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan
Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan
Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan
Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan
Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan
Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan
Cave coopérative Les Vignerons libres à Maraussan
Crédit photo : Claude ROMA - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée ; propriété de la commune

Frise chronologique

XIXe siècle
Époque contemporaine
1900
2000
1901
Fondation de la coopérative
1905
Construction de la cave
1907
Tensions internes
1920
Ouverture de la distillerie
Fin du XIXe siècle
Création de la cave coopérative
1995
Changement de nom
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Le bâtiment d'origine construit en 1905, en totalité, y compris l'intérieur de la cave coopérative ainsi que la partie subsistante du quai de chargement de l'ancienne voie ferrée située devant la façade principale (nord) de la cave (cad. BP 136 et domaine public communal, non cadastré) : inscription par arrêté du 25 mai 2001

Personnages clés

Jean Jaurès Figure politique ayant visité la cave coopérative.
Maurice Blayac Président de la coopérative jusqu’en 1944.
Élie Cathala Agent commercial ayant promu la coopérative.
Édouard Anseele Personnalité présente à l'inauguration de la cave en 1905.

Origine et histoire de la Cave coopérative Les Vignerons libres

La cave coopérative Les Vignerons libres, située à Maraussan (Hérault), est un édifice emblématique du mouvement coopératif viticole du début du XXe siècle : la première coopérative de vente a été fondée en 1901 et le bâtiment caractéristique de l’architecture languedocienne a été construit en 1905. Lieu de mémoire lié à la visite de Jean Jaurès, la cave est inscrite aux monuments historiques. À la fin du XIXe siècle, les terres de Maraussan appartenaient à quelques familles nobles et le muscat était le cépage dominant, mais la crise du phylloxéra et l’arrivée du chemin de fer modifièrent profondément la structure sociale et foncière, favorisant l’apparition de petits propriétaires ouvriers. En 1901, 128 viticulteurs sur 280 se regroupèrent et fondèrent la coopérative en adoptant la devise « Tous pour un, un pour tous », puis cherchèrent rapidement à constituer un réseau de vente indépendant des négociants. Le projet fut porté notamment par Maurice Blayac, président de la coopérative jusqu’en 1944, et par Élie Cathala, qui intervint comme agent commercial ; la promotion par la presse et la diffusion de prospectus permirent d’élargir les débouchés. Une commission de dégustation fixa des classes de qualité et la cave signa d’abord un contrat avec un négociant à Bercy, finalement résilié, avant d’être promue par La Bellevilloise et d’étendre son réseau de dépôts et de clients. Grâce au chemin de fer, la commercialisation vers Paris se développa très rapidement et la coopérative acheta wagons et installations pour expédier ses vins ; la cave de vinification initiale proche de la gare a depuis disparu. Entre 1902 et 1905 la coopérative connut une forte croissance : les adhérents passèrent de 118 à 245 et les quantités expédiées de 5 520 hl à 36 781 hl, tandis que les consommateurs-coopérateurs percevaient une ristourne de 25 % des bénéfices et que 20 % de ces bénéfices étaient réservés à la promotion du mouvement coopératif. Pour répondre à l’activité, les coopérateurs construisirent une cave de 2 500 m2, inaugurée en présence d’Édouard Anseele, et inscrivirent sur le fronton la devise transformée « Tous pour chacun, chacun pour tous ». La cave disposait d’une capacité de stockage de 15 000 hl mais ne pouvait vinifier que 5 000 hl par an ; le stockage combinait cuves en béton (10 000 hl) et foudres en bois (5 000 hl) et la proximité de la voie ferrée permettait de remplir les wagons par gravité grâce à une voie de livraison de 90 mètres. La pression du marché et des variations de cours provoqua en 1907 des tensions internes autour du système de prix fixé à l’année, qui nécessitèrent un vote de confiance au conseil d’administration, puis la création du journal Le Vigneron Libre en 1908 pour promouvoir la structure coopérative et son fonctionnement. Le succès des Vignerons libres suscita la diffusion du modèle : dans les quinze années qui suivirent, de nombreuses caves coopératives se créèrent, et le mouvement s’organisa progressivement au plan départemental et national par la formation de fédérations et d’une confédération. Face à la concurrence, la coopérative adapta ses modes de commercialisation en diversifiant la distribution — vrac, vente à la barrique, bouteilles capsulées portant son estampille — et en concluant des contrats de vente en gros, tout en privilégiant l’entrée des petits producteurs et en réduisant successivement l’apport individuel admis. Pendant la Première Guerre mondiale la cave conserva son activité malgré la mobilisation et la réquisition de matériels ; la donation collective de plus de 200 000 hl de vin à l’armée illustre l’engagement des vignerons du Midi. Après la guerre, la coopérative se normalisa au sein du mouvement national, adapta ses statuts, institua des droits d’entrée et développa des aménagements matériels : distillerie ouverte en 1920 puis fermée en 1941, suppression de la cavalerie en 1937, agrandissements et modernisations en 1951 et 1959, et exigence à partir de 1959 que tous les coopérateurs apportent la totalité de leurs vendanges. À partir des années 1970, des opérations de modernisation technique et de restructuration du vignoble furent engagées sous l’égide de l’Union des Caves Coopératives du Haut Biterrois (CEPRO), créée en 1973, puis consolidées par des ventes communes et des fusions dans les années 1980-1990. En 1995 la structure prit le nom de Vignerons du Pays d’Ensérune, rassemblant onze communes autour d’un vignoble de plus de 3 500 hectares, puis adhéra en 2001 à l’Union coopérative des Vignobles de Foncalieu pour mieux valoriser son patrimoine viticole, et lança en 2005 la gamme Enséduna.

Liens externes