Origine et histoire des Caves des Mousseaux
Les caves dites des Mousseaux, situées à Dénezé-sous-Doué (Maine-et-Loire), constituent un abri souterrain creusé dans le tuffeau où sont sculptées environ trois cents figures stylisées. Appartenant aujourd’hui à la commune, ces parois sont couvertes de scènes et de personnages exécutés dans un style naïf, souvent provocant et parfois érotique. Certaines compositions semblent relever d’une satire politico-religieuse, visant notamment la cour du roi et les Catholiques. Découvertes au XVIIIe siècle par un curé qui fit ensuite ordonner leur occultation en raison de la nudité et de la crudité de plusieurs saynètes, les caves ont été redécouvertes fortuitement dans les années 1930 par deux ethnologues régionaux. L’identité des auteurs et le but exact de ces sculptures restent inconnus ; seules des hypothèses ont été avancées, fondées notamment sur des indices vestimentaires relevés sur certaines statues et développées, entre autres, par Annie Bréthon. Les sculptures ont subi de fortes dégradations liées à de mauvaises conditions lors de fouilles, à la présence de salpêtre, à des agents biologiques comme des champignons et des algues, et à des agressions survenues après les années 1990. Ces problèmes de conservation ont conduit à la fermeture du site de 2019 à mai 2023. L’ensemble est protégé au titre des monuments historiques depuis 1969. Certaines scènes, telles que des représentations de types vestimentaires attribués à la mode dite de l’espoitrinement à la Valois ou des scènes à caractère initiatique, ont été documentées et étudiées par divers chercheurs. Malgré les recherches et les relevés, la cave demeure un ensemble énigmatique et fragile, dont la lecture et la préservation restent des enjeux majeurs.