Celle grandmontaine des Bronzeaux à Saint-Léger-Magnazeix en Haute-Vienne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Prieuré

Celle grandmontaine des Bronzeaux

  • Les Bronzeaux
  • 87190 Saint-Léger-Magnazeix
Celle grandmontaine des Bronzeaux
Celle grandmontaine des Bronzeaux
Crédit photo : Iveragh - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

limite XIIe siècle XIIIe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Celle grandmontaine, y compris les constructions récentes, ainsi que le sol des parcelles correspondantes (cad. E 210 à 214) : classement par arrêté du 8 septembre 1999

Origine et histoire de la Celle

La celle grandmontaine des Bronzeaux, située à Saint-Léger-Magnazeix (Haute-Vienne, Nouvelle-Aquitaine), est l'un des rares vestiges en Limousin des dépendances de l'abbaye de Grandmont, fondée au XIIe siècle dans les monts d'Ambazac et abandonnée après la dissolution de l'ordre en 1772. Fondée en 1172 par Guillaume Chauvet, son épouse Marquise et leurs frères Pierre, Geoffroy et Étienne Chauvet, seigneurs de Magnac, la celle fut édifiée à la fin du XIIe ou au début du XIIIe siècle. L'église, dédiée à la Vierge Marie et à saint Marc l'Évangéliste, a été détruite après la Révolution, tandis que les bâtiments ont été transformés en exploitation agricole. Le site fut remanié à la fin du XVIe siècle, notamment au niveau des meneaux de fenêtres et du linteau de la cheminée. En 1258, le comte de La Marche Hugues XII de Lusignan confirma aux moines les acquisitions relevant de son fief ; lors du recensement de l'ordre en 1295, cinq clercs y résidaient. Le prieuré fut uni en 1317 à l'abbaye de Grandmont et devint dès lors un bénéfice ecclésiastique. Classé au titre des monuments historiques en 1999, l'ensemble laisse toutefois apparaître son plan primitif : trois corps de bâtiments et la façade sud de l'église délimitant une cour intérieure qui correspondait à l'ancien cloître. En élévation se lisent la salle capitulaire munie d'une entrée à double arc sur colonnettes et un grand dortoir éclairé par de hautes et étroites fenêtres. La règle de l'ordre de Grandmont était érémitique et très austère ; elle prônait l'obéissance à Dieu et au supérieur, la vie retirée, la prière contemplative et le détachement des biens matériels, interdisait les possessions en dehors de l'enclos, les fonctions paroissiales ou évangélisatrices, la tenue d'archives, la possession de bétail et de revenus agricoles, tout en prévoyant l'accueil charitable des pauvres et le refus du service temporel. Les ressources du prieuré provenaient de dons variés (immeubles, meubles, rentes, terres, moulins) et de droits seigneuriaux tels que la dîme ; un terrier de 1496 indique que les Bronzeaux constituaient le principal centre de production et de revenu de l'abbaye, notamment par une tuilerie, et les revenus furent estimés à 1 800 livres en 1746. Les fouilles achevées en 1999 ont mis en évidence une enceinte en pierres sèches entourant la celle et une église effondrée avec un bel appareil granitique. Le bâtiment est comprend la salle capitulaire, le cellier, l'avant-cellier et un très grand dortoir (5,90 × 24,90 m) accessible par un escalier extérieur et partiellement conservé dans son carrelage en terre cuite. Le bâtiment sud abrite le réfectoire, la cuisine et, à l'étage, une grande salle de 6 × 14 m dont la destination demeure incertaine, peut-être entrepôt pour les grains ou second dortoir.

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