Origine et histoire du Cénotaphe de Bertrand Du Guesclin
Situé au hameau de l'Habitarelle, sur un petit tertre accessible par un escalier, le monument commémoratif de Duguesclin rappelle la mort du connétable Bertrand du Guesclin lors du siège de Châteauneuf-de-Randon en 1380, au cours duquel les Anglais capitulèrent et déposèrent les clefs de la ville sur son cercueil. En 1820 fut recherché un emplacement pour élever un monument, et la première pierre fut posée le 13 juillet de la même année ; la réalisation, financée par subventions et souscriptions nationales, débuta toutefois en 1828 sur un projet de Lanave. Le premier monument, de forme parallélépipédique, se composait d'un socle posé sur trois marches, d'un fût et d'un chapiteau ; bâti en calcaire, il ne résista pas au temps. Un nouvel ensemble fut décidé sur les ruines et, selon les sources, remplacé par un mausolée en granit au début du XXe siècle ; des travaux sont signalés entre 1913 et 1927 d’après des dessins de Lebas, tandis qu’une autre mention indique une refonte en 1911 et une inscription au titre des monuments historiques la même année. Le monument actuel, taillé dans le granit, repose sur un important gradin ; un sarcophage posé sur quatre forts piliers forme un édicule servant de dais sous lequel gît le gisant. Le gisant initial était une reproduction en calcaire bleu du tombeau de Du Guesclin à la basilique royale de Saint-Denis ; il a été remplacé en 1980 par une sculpture en zinc due au sculpteur Philippe Kaeppelin. Le socle porte trois inscriptions gravées rappelant les faits et les modalités d’édification ; la face antérieure porte la mention « BERTRAND DU GUESCLIN CONNETABLE DE FRANCE 1313–1380 », le côté droit rappelle qu'« ICI LE 13 juillet 1380 BERTRAND DU GUESCLIN A RECU SUR SON LIT DE MORT LES CLEFS DE CHATEAUNEUF DE RANDON PRIS AUX DERNIERS CHEFS DES GRANDES COMPAGNIES », et le côté gauche indique que « CE MONUMENT A ETE ELEVE PAR LE GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE ET LE DEPARTEMENT DE LA LOZERE A LA MEMOIRE DE BERTRAND DU GUESCLIN PRECURSEUR DE JEANNE D ARC DANS L ŒUVRE DU RELEVEMENT NATIONAL ».