Origine et histoire du Centre médical Barbieux
L’hospice Barbieux, aujourd’hui Centre médical Barbieux, est un ensemble de style pavillonnaire conçu par les Barbotin (Emile et Louis, père et fils), lauréats du concours publié en 1880. Édifié entre la pose de la première pierre en 1890 et l’achèvement des travaux en 1894, il s’inscrit sur un terrain de 32 000 m² acquis par les hospices civils de Roubaix en 1868. De plan rectangulaire, le bâtiment s’organise autour d’un vaste jardin central aménagé par le paysagiste Georges Aumont. L’organisation interne repose sur des pavillons reliés par de longs couloirs couverts ; l’entrée monumentale s’inspire de la disposition des coupoles successives du château de Chantilly. Le projet initial prévoyait quatre cours en enfilade avec une chapelle axiale ; il fut finalement réalisé autour d’une seule cour d’honneur close par l’aile des cuisines et flanquée, de chaque côté, d’une succession de trois pavillons reliés au rez-de-chaussée par une galerie. Ces pavillons accueillaient les hommes indigents, l’infirmerie et les orphelins à droite, et les femmes indigentes, l’infirmerie et les orphelines à gauche ; les dortoirs renfermaient 34 lits et la capacité prévue de l’hospice était de 600 lits. Une chapelle provisoire installée au rez-de-chaussée de l’aile gauche fut agrandie en 1906 par Jules Derégnaucourt, qui aménagea également les combles pour y créer des dortoirs entre 1905 et 1907. Les orphelins quittèrent l’établissement en 1906. Au début des années 1950, l’architecte Pierre Neveux mena la principale transformation : il suréleva de deux niveaux le corps de bâtiment bas qui reliait les pavillons des ailes, adoptant pour la construction neuve un parti d’élévation proche de l’original, unifiant ainsi l’ensemble et faisant disparaître l’aspect pavillonnaire. Il rendit le comble continu habitable, augmenta la capacité d’accueil de 600 à 800 lits et divisa les grands dortoirs en chambres pour améliorer le confort des pensionnaires. Les cuisines furent rénovées et transférées en 1962. En 1980 fut construit, à l’arrière de la parcelle sur l’emplacement de l’ancien jardin potager, l’hôpital Victor-Provo, de type Fontenoy dans sa variante de plan en X. Des religieuses de la congrégation de l’Enfant-Jésus logeaient au-dessus de la chapelle : elles étaient quinze en 1911, trente-deux en 1970 et quittèrent l’établissement en 1983. Le pavillon des Vieux Ménages, rebaptisé Clos-Fleuri, fut édifié par Albert Bouvy entre 1907 et 1908 dans le prolongement de l’aile des cuisines pour accueillir cinquante couples retraités. La fondation Lagache, issue du legs de Julien Lagache du 20 juin 1879 et destinée initialement à l’hospitalisation des incurables, donna lieu, après approbation en février 1924 du projet de Paul Destombes-Prévost, à des bâtiments financés en partie par le Pari Mutuel pour loger des petits épargnants retraités en couple ; ces constructions furent implantées le long de la rue de Barbieux en prolongement de la façade de l’hospice. L’ensemble est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 12 août 1998. En 2023, le Groupe François 1er a entrepris la restauration de l’aile Lacordaire pour y aménager des appartements adaptés aux seniors. L’hospice est situé 30-35, rue de Barbieux à Roubaix.