Chalet des Roses à Vichy dans l'Allier

Patrimoine classé Maison classée MH Chalet

Chalet des Roses à Vichy

  • 101 Boulevard des États-Unis
  • 03200 Vichy
chalet des roses a vichy
Chalet des Roses à Vichy
Crédit photo : Auteur inconnu - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

3e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Chalet des Roses (cad. AX 3) : inscription par arrêté du 15 janvier 1990

Origine et histoire du Chalet des Roses

Le chalet des Roses, construit à Vichy pendant l’hiver 1863-1864 par Jean Lefaure pour Achille Fould dans le cadre des aménagements décidés sous Napoléon III, fait partie des chalets impériaux bordant le parc Napoléon III et le quartier thermal. Ces édifices étaient destinés à la résidence de l’empereur et de sa suite lors de leurs séjours à Vichy. Le bâtiment, de plan massé, relève du style dit « savoyard » et, plus largement, du style « chalet » de l’historicisme tardif, qui reprend les toits en saillie et les façades richement ornées. Son gros‑œuvre est en moëllons jointoyés par un cailloutis noyé dans du ciment rose, teinte qui, avec les nombreuses plantations de rosiers, aurait inspiré son nom. À l’origine il était flanqué de deux logettes hors‑œuvre dont seule subsiste celle du sud ; une aile nord dite « extension » a été ajoutée en 1927. Sur la façade sur rue, un balcon en bois à balustres plats court sur toute la largeur du premier étage et se prolonge en retour sur la façade sud ; ce balcon, qui faisait autrefois le tour du chalet, s’arrête aujourd’hui à l’extension. Le pignon, protégé par une large saillie de rive au bord découpé, est plaqué de planches ajourées ornées de trèfles et de quatre‑feuilles ; deux fenêtres jumelées garnies d’un lambrequin occupent son centre et une frise en bois sépare le pignon de l’étage inférieur. Les balustrades sculptées, la partie supérieure en bois et la découpe des gouttières en forme de gargouilles participent de l’originalité décorative de l’édifice. Le chalet assemble pierre, bois et ardoise selon des codes hérités de la tradition savoyarde, où balcons, portes et galeries étaient souvent découpés et sculptés de motifs traditionnels. L’intérieur se caractérise par une sobriété qui privilégie de très beaux volumes destinés aux salons littéraires, aux réceptions et aux jeux ; les cuisines restent au sous‑sol et l’on y trouve des innovations techniques de l’époque comme le water‑closet. Le jardin a longtemps été plus vaste et ouvert sur le parc : Achille Fould avait acquis une parcelle suffisante pour envisager la construction de deux chalets. Le petit bâtiment central du terrain servait d’écuries au baron de Veauce, qui lança aussi les premières courses hippiques à Vichy ; on peut encore voir la sculpture d’une tête de cheval en haut de la façade de cette dépendance. Le baron acheta le chalet des Roses le 17 octobre 1875 et y fit construire des écuries pour ses chevaux. La façade donnant sur le jardin a été modifiée au fil du temps : la terrasse actuelle avec ses barrières blanches date des années 1960, alors qu’autrefois un escalier et une balustrade circulaire existaient. Les archives signalent la présence d’environ cinquante essences de rosiers dans le jardin, renforçant l’association entre la couleur des murs et le nom du chalet. Le chalet resta dans la famille Bignon pendant plus de cent trente ans, jusqu’en 2018 ; il a été acquis le 23 avril 2021 par Anne‑Flore Maman Larraufie et Jean‑Yves Larraufie, qui l’ont ouvert au public et en font actuellement leur résidence. Le chalet des Roses est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 janvier 1990, en même temps que le chalet Marie‑Louise et le chalet de Clermont‑Tonnerre ; les chalets de l’Empereur et de l’Impératrice avaient été inscrits en 1972, ce qui a permis la protection de l’ensemble des chalets impériaux.

Description

Le Chalet des Roses est un chalet
de style dit savoyard'. Ce style,
simple et sans fioritures est
caractérisé par un bâtiment
rectangulaire et un toit sans
décrochement, et fait de pierre, de
bois et d'ardoise. Historiquement,
dans chaque village de Savoie,
tout le monde aidait à la
construction des maisons individuelles. Les villageois réalisaient le
gros oeuvre, charge à la famille de personnaliser son habitation. Les
balcons, portes, balustrades ou galeries sont ainsi savamment
découpés, sculptés, gravés et peints de motifs traditionnels ou
religieux (croix de protections, colombes et coeurs, rosaces?).
Le Chalet des Roses s'inscrit totalement dans ce style architectural.
En particulier les balustrades sculptées et la partie supérieure en bois
du Chalet ainsi que la découpe des gouttières en gargouilles lui
donnent son originalité décorative.
En réalité, le Chalet des Roses appartient au style Chalet, style
architectural de l'historicisme tardif, qui fait référence à des
constructions traditionnelles caractérisées par des toits largement en
saillie et des façades richement décorées avec des balcons en bois et
des ornements sculptés. Il s'est répandu en Allemagne, en Autriche-
Hongrie et en Scandinavie durant la Belle Époque.
Le style est caractérisé par :
? Toits à pignons avec larges avant-toits ;
? Poutres de construction apparentes, y compris les grands
supports ;
? Sculpture décorative et moulures ;
? Balcons ;
? Larges fenêtres ;
? Bardage Weatherboarding, généralement peint, souvent de
couleurs vives.
Le Chalet initial, construit par Jean Lefaure, qui terminait à peine la
construction des chalets de l'Empereur, ne comprenait pas l'aile nord
dite ?Extension', dans lequel se trouve actuellement le siège de la
société SémioConsult de Mme Maman Larraufie. Le décrochement
à gauche côté rue était également absent à l'origine.
Achille Fould avait expressément fait le souhait d'un Chalet copié
sur le Chalet Eugénie. La structure externe en est donc très similaire.
Les matériaux, décors et ornements sont eux originaux. Au première
étage, un balcon circulaire faisait à l'origine le tour du Chalet. Il
s'arrête aujourd'hui à l'extension, construite en 1927.
Les murs sont jointoyés par un cailloutis noyé dans du ciment rose.
La couleur de ce ciment, ainsi que ses plantations de rosiers dans le
jardin, auraient donné son nom au Chalet.

Liens externes