Origine et histoire de la Chambre de commerce et d'industrie
Le Palais du Commerce, aussi appelé hôtel consulaire ou hôtel de la Bourse, est un hôtel particulier situé 4 bis rue Jules-Favre, dans le Vieux-Tours. Dès le milieu du XVIIe siècle, les marchands tourangeaux acquièrent sur cette place des immeubles pour y installer la halle aux draps et le bureau d'aunage. Par ordonnance royale du 13 mars 1665, le Corps des marchands, banquiers et négociants obtient le droit de s'imposer sur eux-mêmes pour acheter ces lieux. De 1757 à 1759, le corps des marchands fait édifier, à l'emplacement des immeubles loués puis achetés aux pères jésuites, l'hôtel qui constitue aujourd'hui l'ensemble principal. L'édifice se compose de quatre corps de logis développés autour d'une cour centrale. Côté rue, l'ornementation reste sobre, limitée à une coquille au-dessus de la porte et à un fronton portant les armes de Tours ; les façades sur cour sont plus travaillées. Le rez-de-chaussée de l'aile méridionale abrite une vaste salle voûtée, ancienne halle aux draps, divisée en deux nefs par six arcades retombant sur cinq piliers prismatiques. Dans l'aile occidentale, un grand escalier à rampe en fer forgé conduit à la salle de réunion de la Chambre de commerce et à la salle d'audiences du tribunal de commerce. La salle de réunion est ornée de panneaux réalisés par Georges François Souillet représentant les activités dominantes de la Touraine au XVIIIe siècle (soierie, tannerie, imprimerie, arboriculture, viticulture, commerce de Loire), complétés de petits panneaux d'arabesques de style Watteau figurant Tours, Loches, Amboise et Chinon. Le plafond de la salle d'audiences est l'œuvre du peintre Maurice Mathurin ; ce décor est daté de 1927. L'attribution de l'édifice à Jules Hardouin-Mansart a été reconnue comme erronée et une attribution à Pierre Meusnier a été avancée sans preuves. À la Révolution, le bâtiment devient bureau des marchands ; la chambre de commerce, fondée en 1802, occupe ensuite l'aile occidentale et, en 1803, le bâtiment sert de chambre et de tribunal de commerce. L'ensemble fait l'objet d'une restauration conduite par l'architecte Jean Hardion entre 1880 et 1892. En 1924, un bâtiment annexe est construit à l'angle des rues Jules-Favre et Berthelot pour abriter la Chambre de commerce et d'industrie de Touraine. Les façades sur cour sont inscrites au titre des monuments historiques depuis le 12 janvier 1931.