Chapelle d'Abrin à Castelnau-sur-l'Auvignon dans le Gers

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle romane

Chapelle d'Abrin

  • Village
  • 32100 Castelnau-sur-l'Auvignon
Chapelle dAbrin
Chapelle dAbrin
Propriété privée

Période

XIIe siècle

Patrimoine classé

La porte aujourd'hui murée et l'enfeu : inscription par arrêté du 10 décembre 1929

Origine et histoire de la Chapelle d'Abrin

La chapelle d'Abrin, dite aussi église des Templiers d'Abrin, est un petit édifice roman, seul vestige de la commanderie d'Abrin à Castelnau-sur-l'Auvignon (Gers). Elle se situe sur la commune anciennement nommée Castelnau-de-Loubières, dans la Ténarèze, entre Condom et Lectoure, à peu de distance au nord de Blaziert. L'église a été édifiée en 1195 à l'endroit où se rejoignaient deux voies du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, celles du Puy et de Rocamadour, et accueillait de nombreux pèlerins grâce à une importante hôtellerie tenue par les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. La commanderie a été fondée le 4 septembre 1195 par Othon de Lomagne, qui la remit aux Hospitaliers ; la maison de Lomagne figure parmi les principaux donateurs des années suivantes. Dans son testament, Jean de Lomagne, mort en Turquie en 1365, demanda à être enseveli dans l'église d'Abrin en tant que « tombeau de sa famille » ; des fouilles à la fin du XIXe siècle ont mis au jour de nombreux restes humains, dont des enfants, confirmant l'existence de tombes familiales. En janvier 1590, un capitaine huguenot dévasta l'église et détruisit des bâtiments de la commanderie, notamment des granges et un moulin. Avec la baisse de fréquentation des pèlerins, la commanderie perdit sa raison d'être ; la chapelle resta toutefois église paroissiale sous le vocable de Sainte-Marie ou de Notre-Dame d'Abrin jusqu'à la Révolution, puis devint propriété privée et fut convertie en étable. Abrin, constitué un temps en commune, fut rattaché en 1835 à Castelnau-sur-l'Auvignon. L'édifice a été partiellement inscrit au titre des monuments historiques le 10 décembre 1929, l'inscription portant sur la porte aujourd'hui murée et l'enfeu.

L'édifice présente un plan rectangulaire long de 16 mètres, couvert d'un toit à deux pentes en tuiles avec génoise simple. Sur le mur nord subsistent les éléments les plus remarquables : deux arcatures romanes et un enfeu. La plus grande arcature montre une archivolte composée d'une série de quatre moulures qui délimitent le tympan ; sur une seconde arcade en ressaut figurent trois lignes de bâtons rompus, puis une guirlande de trois rangées de denticules en damier qui termine la décoration et repose sur une corniche ouvragée sculptée en feuillage, couronnant les piédroits. Séparée de la première par un contrefort, la seconde arcature est un enfeu présentant des décors architecturaux sensiblement identiques à ceux du portail. Le portail lui-même comporte deux ressauts de voussures simples, une voussure ornée de trois rangs de bâtons rompus et la guirlande de denticules déjà décrite ; l'enfeu, logé dans un léger ressaut à gauche du portail, reprend la même ornementation et est surmonté d'une corniche formant larmier qui a disparu au-dessus du portail, sans doute lors de l'adjonction d'un auvent. Trois contreforts ponctuent le mur nord, ce qui laisse penser que la nef était voûtée en berceau sur doubleaux. Le mur ouest et le mur sud ont été rebâtis ; ce dernier conserve des vestiges d'ouvertures d'origine à arêtes chanfreinées permettant la communication avec les bâtiments de la commanderie : une porte et une baie haute qui pouvait desservir une tribune au fond de la nef, bien que cette zone corresponde plutôt au chœur.

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