Chapelle de Kermaria an Iskuit à Plouha en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle gothique

Chapelle de Kermaria an Iskuit

  • D21
  • 22580 Plouha
Chapelle de Kermaria an Iskuit
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Chapelle de Kermaria an Iskuit
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Chapelle de Kermaria an Iskuit
Crédit photo : Cazarines - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XVe siècle

Patrimoine classé

Chapelle de Kermaria-an'Isquit (cad. YM 23, 24) : classement par arrêté du 6 juillet 1907

Origine et histoire de la Chapelle de Kermaria an Iskuit

La chapelle de Kermaria-an'Isquit, située dans le hameau de Kermaria à Plouha (Côtes-d'Armor), est un édifice religieux fondé au XIIIe siècle et classé au titre des monuments historiques depuis le 3 juillet 1907. Elle fut agrandie au XVe siècle et remaniée aux XVIe et XVIIIe siècles ; la nef centrale comporte sept travées flanquées de bas-côtés et le chœur, orienté à l'est, se termine par trois pans coupés. Le porche sud, ajouté au XVe siècle, précède l'édifice et abrite une chambre ouvrant sur une élégante galerie de la Renaissance ; la tour qui domine le pignon ouest porte la date de 1702 et le chœur fut reconstruit entre 1720 et 1721. Selon l'histoire, la fondation serait due à Henri II d'Avaugour, revenu de Terre sainte en 1240. Le lieu, d'abord appelé Kergrist (« le village du Christ »), prit ensuite le nom breton de Kermaria, « le village de Marie », et An Iskuit, que l'on peut comprendre comme « qui tire d'affaire » ; le vocable Itron Maria an Iskuit se traduit par « Madame Marie qui tire d'affaire » et se rapproche de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs.
Une légende locale rapporte que le marquis de Lézobré, originaire du manoir de la Noë-Verte, invoqua la Vierge de Kermaria-an'Isquit pour triompher d'un adversaire réputé invulnérable ; il aurait été inhumé dans une cavité du sanctuaire où sa tête fut retrouvée enfermée dans une petite châsse, probablement à la fin du XIXe siècle. En 1747 la chapelle passa des La Feillée à la famille Taillart ; un enfeu sans inscription, sépulture d'un Taillart seigneur de Lézobré, se trouve sous la fenêtre du bras sud du transept. La fresque de la danse macabre a inspiré, en 2005, le film de Ridley Scott Kingdom of Heaven.

Le porche s'ouvre par une large baie ogivale soutenue par de fines colonnettes et, à l'étage, la chambre servait de secrétairerie et d'auditoire où le seigneur rendait justice depuis la galerie ; la porte intérieure est surmontée d'une Vierge en pierre polychrome et la voûte, à deux travées, est décorée d'anges peints. À l'intérieur, les parois du porche accueillent les statues en bois polychrome des douze apôtres et, à l'extérieur, deux niches surmontées de dais abritaient encore au début du XXe siècle les statues très altérées de saint Pierre et saint Paul. La porte principale de la façade ouest date du XIIIe siècle, le bas-côté nord montre la trace du raccordement entre les travaux du XIIIe et ceux du XVe siècle, et des gargouilles finement sculptées du XVIe siècle ornent le chevet et la chapelle privative.

La nef présente des travées anciennes soutenues par des piliers cylindriques massifs sans base et des chapiteaux non sculptés, tandis que les trois travées plus récentes reposent sur des colonnes octogonales plus fines ; les nefs sont voûtées en bois et les poutres d'entrait portent des engoulants sculptés datés de la partie du XVe siècle. Un jubé en bois sculpté et peint aurait séparé les quatrième et cinquième travées, l'escalier menant à la secrétairerie subsiste dans le collatéral sud, et la petite sacristie, qui prolonge le collatéral nord vers le chœur, était séparée du chœur par un maître-autel à retable montant jusqu'à la voûte.

La chapelle de Kermaria est, avec l'église de Kernascléden, l'un des rares sanctuaires de Bretagne à posséder une fresque de danse macabre. Cette peinture, composée de 47 figures d'environ 1,30 m de haut, avait été badigeonnée au XVIIIe siècle puis mise au jour en 1856 par Charles de Taillart ; elle est habituellement datée entre 1488 et 1501. La farandole macabre, située en hauteur de part et d'autre de la nef au-dessus des arcs séparant les bas-côtés, commençait par un personnage d'acteur aujourd'hui disparu chargé de rédiger des sentences morales de huit vers sous chaque figure ; la chaîne met en scène, séparés par des squelettes rieurs, des personnages de haut rang — pape, empereur, cardinal, roi, patriarche, connétable, archevêque, chevalier, évêque, écuyer, abbé, bailli — puis des figures variées comme un astrologue, un bourgeois, un chartreux, un sergent, un groupe de quatre sujets (un médecin avec sa fiole, une femme tenant ses voisins, un usurier et un pauvre), un amoureux vêtu de pourpoint et de poulaines, un ménétrier dont le biniou est à terre, un laboureur avec sa serpe et son hoyau, un cordelier et enfin un enfant. Les personnages, traités d'une ligne légère sur fond ocre rouge-brun, évoluent dans une galerie séparée par des colonnettes.

Dans le bas-côté nord, face à la chapelle privative, subsiste une frise de sept mètres à l'origine peinte a fresco représentant le Dit des trois morts et des trois vifs en grisaille sur fond ocre rouge. D'autres peintures et statues complètent la décoration intérieure : on y relève notamment une Pietà, une représentation de saint Éloy, une Vierge à l'Enfant, un saint Michel terrassant le dragon et plusieurs statues du porche — parmi elles saint Jean tenant un calice, saint Barthélémy avec un couteau, un apôtre au bâton peut-être identifié comme saint Jacques le Mineur, ainsi que des statues repérées comme saint André avec sa croix et saint Pierre avec les clefs.

Liens externes