Chapelle de Koat-Keo à Scrignac dans le Finistère

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle Eglise moderne

Chapelle de Koat-Keo

  • 595 Bel air
  • 29640 Scrignac
Chapelle de Koat-Keo
Chapelle de Koat-Keo
Chapelle de Koat-Keo
Chapelle de Koat-Keo
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Chapelle de Koat-Keo
Chapelle de Koat-Keo
Crédit photo : Bzh-99 sur Wikipédia français - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association diocésaine

Période

1ère moitié XXe siècle

Patrimoine classé

Chapelle et son placître (cad. N 263) : inscription par arrêté du 30 septembre 1997

Origine et histoire de la Chapelle de Koat-Keo

La chapelle de Koat-Keo, située à Coat-Quéau dans la commune de Scrignac (Finistère), a été reconstruite en 1937 à l'initiative de l'abbé Jean-Marie Perrot, fondateur du Bleun-Brug, d'après les plans de l'architecte James Bouillé (1894-1945). Bouillé, créateur de l'Atelier breton d'art chrétien et engagé dans la création du Parti autonomiste breton, y a cherché à exprimer un renouveau de l'expression artistique bretonne, donnant à l'édifice un exemple significatif de création architecturale bretonne moderne, qualifiée de néobreton. Le parti pris stylistique combine un vocabulaire gothique modernisé pour le clocher et les baies et la conception d'un porche largement ouvert faisant office de nef extérieure avec un autel. Pour la décoration, Bouillé fit appel au sculpteur Jules-Charles Le Bozec et au maître-verrier Job Guével pour les vitraux. En raison de la personnalité de son commanditaire, la chapelle revêt une forte valeur symbolique dans l'histoire du mouvement nationaliste breton. L'édifice et son placître ont été inscrits au titre des monuments historiques le 30 septembre 1997.

Le site de Coat-Quéau formait anciennement une trève de Scrignac : une bulle de 1388 mentionne une chapelle et des indulgences pour sa restauration, un parchemin indique la présence d'une école au XVe siècle, et la chapelle fut vraisemblablement reconstruite au XVIe siècle, entourée d'un enclos paroissial avec cimetière et calvaire. L'ancien bâtiment tomba en ruines à la fin du XIXe siècle ; mis en vente en 1925, il fut acheté par l'industriel René Bolloré dont les pierres furent remployées en 1926 pour édifier une chapelle à l'usine de Cascadec, à Scaër. La nouvelle chapelle de Coat-Quéau fut consacrée en octobre 1938, la presse de l'époque signalant les vitraux représentant les sept saints de Breiz et une statue imposante de Notre-Dame. Après l'assassinat de l'abbé Perrot en décembre 1943, il fut inhumé près de la chapelle et une croix de type celtique fut érigée sur sa tombe en 1950. L'édifice a été endommagé par un incendie qui a ravagé la toiture et la partie centrale le 5 juillet 2019.

Orientée selon un axe sud-ouest / nord-est, la chapelle adopte un plan en tau : le porche monumental forme la nef ouverte sur l'extérieur et le chœur se situe à la croisée du transept. La façade occidentale s'ouvre sur ce porche, qui joue le rôle de chapelle extérieure et abrite un autel surmonté d'un christ en croix sculpté par Le Bozec en 1942. Le bras sud du transept comporte une porte en plein cintre surmontée d'une inscription en breton portant la date « 937 - 1937 » et célébrant la réédification de la chapelle pour le millénaire de la restauration de la Bretagne ; le bras nord du transept et le chœur présentent chacun une baie triple. Devant la façade, une esplanade permet la tenue de messes en plein air ; immédiatement au sud se trouve un calvaire, dernier élément subsistant de l'ancienne chapelle de Coat-Quéau.

De part et d'autre du porche se trouvent deux monuments commémoratifs : côté nord, un monument d'hommage à Jean-Marie Perrot exécuté par un groupe résistant communiste de la région de Scrignac pendant la Seconde Guerre mondiale ; côté sud, un gisant de l'abbé Jégou, recteur de Scrignac assassiné pendant la Révolution française. Peu de vestiges antérieurs à 1937 demeurent : la fontaine et le calvaire sont toujours en place, tandis que des éléments architecturaux et le clocher ont été remployés à Cascadec et qu'une partie du mobilier est conservée au Musée départemental breton de Quimper. Parmi les pièces conservées ou présentées figurent une statue enfantine de saint Trémeur portant sa tête, une statue féminine non identifiée, des représentations de sainte Apolline avec ses bourreaux et une statue géminée de saint Jean l'Apôtre et de saint Pierre.

Liens externes