Origine et histoire de la Chapelle de l'ancien hôpital général
Fondé en 1657, l'hôpital général de Clermont-Ferrand s'est installé sur l'emplacement d'un établissement antérieur. Les bâtiments actuels, pour l'essentiel des XVIIIe et XIXe siècles, forment un ensemble de dimensions et d'âges variés autour d'une vaste cour plantée. La chapelle, construite entre 1850 et 1855 d'après les plans de l'architecte Hugues Imbert, illustre le néoclassicisme en Auvergne et porte la dédicace à Saint Vincent-de-Paul inscrite sur son fronton. Édifiée sur un plan en croix grecque, elle comporte quatre ailes orientées aux points cardinaux et quatre accès indépendants destinés à différencier les entrées des pensionnaires — hommes séparés des femmes et des enfants —, de la congrégation et du public. La façade principale présente un péristyle ionique cantonné de quatre colonnes, un entablement et un fronton triangulaire. À la jonction des bras s'élève une coupole posée sur un tambour carré ; les arcs précédant la coupole sont ornés de caissons alternant formes rectangulaires et carrées, dont certains portent une rosette. L'intérieur se caractérise par une mouluration néo-classique au sommet des murs, avec architrave à trois fasces, frise nue, frise de denticules et corniche en saillie formant la base des voûtes. La décoration picturale, signée par Augustin Régis, associe voûtes bleu clair, murs ocre, lignes pourpres et dorures ; une fresque sur le tympan nord représente saint Vincent-de-Paul recevant des dons pour les soins d'enfants. Les quatre pendentifs de la croisée portent des peintures murales représentant les quatre évangélistes ; l'œuvre représentant Matthieu est fortement endommagée et son attribut n'est plus visible. Les vitraux, réalisés par Émile Thibault et son atelier, sont au nombre de sept : deux séries de petits vitraux au nord et au sud et trois grands verrières dont l'iconographie renvoie aux fonctions hospitalières, avec notamment les figures de saint Désiré, saint André, saint Claude et saint Antoine. Dans les années 1970, face à la vétusté des locaux, l'activité hospitalière fut transférée à Cébazat et l'hôpital définitivement délocalisé en 1978 ; la même année, un arrêté épiscopal désaffecta la chapelle. La majeure partie de l'hôpital fut démolie dans les années 1980 pour permettre la construction de la nouvelle cité judiciaire inaugurée en 1992, mais la chapelle fut préservée grâce à son inscription au titre des monuments historiques en 1977. Rouverte et aménagée par la municipalité en 2010, elle accueille depuis des expositions temporaires, notamment des manifestations photographiques.
