Origine et histoire
La chapelle Saint-Jean de l'Ouradou se situe sur la commune d'Estaing (Aveyron), environ un kilomètre au nord-nord-ouest du bourg, en bordure de la route départementale 97 ; elle est aujourd'hui englobée dans un corps de ferme. Elle a été édifiée sur l'emplacement d'un ancien oratoire (Ouradou en occitan) à partir de 1524, à l'instigation de Jean Pouget de Caramarans, prieur de l'église de Cambon et chanoine de la cathédrale de Rodez. Les sources indiquent que sa consécration par l'évêque de Rodez François d'Estaing est datée soit du 31 décembre 1524, soit de 1529. Pouget institua un collège séculier de six prêtres qui logèrent d'abord dans la maison voisine avant de s'installer dans une maison du bourg. La présence de chanoines est attestée au XVIIIe siècle, avec des sépultures signalées en 1734 et 1740. À la Révolution, la chapelle fut vendue comme bien national en 1793 ; les cloches furent expédiées à Montauban pour être fondues et transformées en canons. L'autel porte la date de 1875, année où des travaux sont consignés dans le registre de fabrique conservé par la paroisse. Ces travaux, réalisés par un doreur de Rodez nommé Carcenac, comprenaient la pose d'un appui de communion à la place d'une muraille fermant le chœur, la peinture des statues, le badigeon des voûtes et des murs, la fabrication d'un autel en chêne et de son marchepied, ainsi que la réparation des vitraux ; l'ensemble fut payé 920 francs. À la même époque on ajouta une tribune en bois, dont la menuiserie fut principalement assurée par Girrma. Des travaux d'entretien ont également eu lieu dans la seconde moitié du XXe siècle ; des photographies conservées chez l'architecte des bâtiments de France montrent des désordres de maçonnerie près d'un contrefort. Les vitraux furent réparés en novembre 1977 par Claude Baillon pour un montant inscrit au registre de fabrique, et la toiture fit l'objet d'une réparation en 1978. Dans les années 1990, des interventions ont fait disparaître le décor peint du XVIIe siècle qui ornait l'église. L'édifice est de petites dimensions : la nef ne comprend qu'une travée et le chœur est séparé de la nef par un arc triomphal. Le retable du chœur comporte une niche de style gothique flamboyant qui abrite un bas-relief en pierre taillée représentant le Baptême du Christ, daté de la première moitié du XVIe siècle, classé au titre des monuments historiques en 1936 et restauré en 1954. Une autre sculpture en pierre, composée de deux statues (un ange et la Vierge) et représentant l'Annonciation, a également été classée en 1936 et restaurée en 1954. Un bénitier octogonal du premier quart du XVIe siècle est classé depuis 1991. L'ensemble de la chapelle a été inscrit au titre des monuments historiques le 16 janvier 1997.