Chapelle de la Cassine à Bonchamp-lès-Laval en Mayenne

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle romane

Chapelle de la Cassine

  • Le Verger
  • 53960 Bonchamp-lès-Laval
Chapelle de la Cassine
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Chapelle de la Cassine
Chapelle de la Cassine
Chapelle de la Cassine
Crédit photo : GO69 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle de la Cassine : inscription par arrêté du 9 janvier 1926

Origine et histoire de la Chapelle de la Cassine

La Chapelle de la Cassine, située à Bonchamp-lès-Laval (Mayenne), est une ruine inscrite aux monuments historiques depuis le 9 janvier 1926. Elle se trouve à trois kilomètres au sud du bourg, près du château de Poligné, à l'entrée d'une ferme et dans une propriété privée ; isolée, elle n'a jamais été entourée d'un habitat villageois. Visible au nord de la D21 à la sortie de Forcé vers Laval, elle est située au sud du territoire communal et paroissial de Bonchamp-lès-Laval et se trouve à vol d'oiseau à 3 800 mètres de l'église Saint-Blaise et à moins d'un kilomètre de l'église Saint-Médard de Torcé. Peu de sources écrites anciennes existent ; l'étude du site repose donc sur l'archéologie et la comparaison architecturale. Les datations au carbone 14 et les similitudes avec l'église du Lion-d'Angers situent sa construction entre le dernier quart du Xe siècle et les deux premières décennies du XIe siècle. D'autres estimations la rattachent à la seconde moitié du XIe siècle, et Angot évoque un lien avec l'abbaye du Ronceray d'Angers sous le vocable du Saint-Sépulcre, suggérant un édifice peut‑être inachevé. La première mention écrite connue est le testament de Jeanne Ouvrouin, dame de Poligné, en 1422, qui lègue 20 livres tournois pour la réparation de la « chapelle du Saint-Sépulcre », mais aucun chantier significatif n'apparaît alors. Un texte de 1549 répartit les offrandes de la fête de saint Barthélemy entre la prieure d'Avénière, dépendante du Ronceray, et les seigneurs de Poligné et de Forcé, et en 1660 l'édifice appartient au domaine de Poligné. Des fouilles et études ont été menées en 1861 par A. L. David, vers 1878 par L. Garnier — qui a établi un plan et mis en évidence des sépultures mérovingiennes — et en 1988, qui a confirmé une occupation mérovingienne et des sépultures antérieures à l'édification tout en précisant l'architecture. Le nom « Cassine », qui évoque en vieux français une petite maison, est celui qui perdure ; l'appellation Saint-Sépulcre n'apparaît qu'en 1422 et la dédicace à saint Barthélemy n'est attestée que par le texte de 1549. L'absence d'implantation villageoise, la rareté des mentions écrites et l'abandon ancien témoignent de l'échec du projet d'implantation, mais les caractéristiques architecturales exceptionnelles conduisent les spécialistes contemporains à parler d'une église plutôt que d'une simple chapelle. Orienté avec une inclinaison de dix degrés vers le sud, l'édifice mesure trente mètres de long sur seize mètres au maximum de largeur. Son plan comprend une nef à trois vaisseaux de cinq travées, un transept peu débordant d'un peu plus d'un mètre, des absidioles orientales au droit de chaque bas-côté et un chœur légèrement plus étroit que le vaisseau central, achevé par trois absides rayonnantes formant un chevet tréflé. Deux contreforts encadrent le portail occidental conservé ; deux autres portes complétaient l'édifice, la porte sud étant dégradée et la porte nord remplacée par une large brèche repérée sur des plans du XIXe siècle. Parmi les élévations remarquables, les absidioles atteignaient la hauteur du chœur et de la nef : les absidioles est et nord ainsi que le mur du chœur s'élèvent encore à plus de dix mètres. Le transept subsiste sur quatre mètres et l'angle nord-est du croisillon sur dix mètres, tandis que les murs gouttereaux de la nef n'atteignent plus qu'environ cinq mètres. La porte sud a perdu ses jambages mais conserve son linteau monolithe en grès roussard et un arc de décharge ; l'ornementation du portail est partiellement préservée. Le tympan présente un décor réticulé avec des claveaux de calcaire blanc échancrés et l'insertion de demi-besans en grès roussard, l'ensemble étant entouré de billettes. Les fenêtres en plein cintre des absidioles sont très hautes ; les absides axiale et nord-est conservent leur cul-de-four, et les caractéristiques des murs de la nef évoquent une couverture en charpente pour cette partie de l'édifice.

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