Origine et histoire de la Chapelle de la Houssaye
La chapelle Notre‑Dame de la Houssaye est située au lieu‑dit La Houssaye, à Pontivy (Morbihan). L'édifice est composé d'une partie datant du XVIe siècle et d'une annexe occidentale du XVIIe siècle. L'ensemble présente un chevet carré, un transept et une nef dont la partie du XVIe siècle est doublée par deux bas‑côtés voûtés. Un ancien jubé, dont subsiste seulement la clôture, séparait deux chapelles ; un pignon au‑dessus de l'arc limite extérieurement ces deux espaces et se termine par un petit clocher ajouré. La construction s'est déroulée en plusieurs campagnes : le chœur et le transept furent engagés en 1435 par le vicomte de Rohan Alain IX et poursuivis par son fils Jean II, qui fit aussi exécuter pour la chapelle un retable en pierre polychrome par un atelier picard. La nef fut reprise par Anne de Rohan au début du XVIe siècle. Le clocher‑porche date du XVIIIe siècle (réalisé de 1730 à 1779) et une flèche y fut élevée au début du XIXe siècle. Les maçonneries utilisent des roches locales : pierres de taille en différents granites du batholite de Pontivy et moellons de schiste briovérien. Au XVIe siècle, La Houssaye figurait, avec Noyal et La Brolade, parmi les trois grandes foires du pays de Rohan où se négociaient plus de trois mille chevaux ; les ventes étaient strictement contrôlées par le receveur de la vicomté, les transactions s'effectuant après parade des animaux en présence du vicomte ou de son commis. La chapelle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le 15 janvier 1935. Des travaux de restauration de la tour‑clocher ont été menés de juin 2009 à février 2010. La Vierge à l'Enfant en chêne (1989) d'Henri Fondeville, placée dans une niche au‑dessus de la porte d'entrée, a été restaurée en 2014. À l'intérieur, la nef à vaisseau unique est éclairée par deux baies décalées, l'une au nord, près d'une chapelle privative non voûtée et simplement couverte par un lambris, l'autre au milieu de l'élévation sud. Le plan du chœur, analysé par André Mussat, adopte au XVe siècle une formule nouvelle : un sanctuaire de profondeur réduite associé directement aux bras du transept, favorisant la co‑visibilité des trois autels principaux. Une clôture de chœur en bois, placée à l'ouest du grand arc diaphragme, supportait la tribune du jubé. La faiblesse des contreforts a conduit l'architecte à renoncer au voûtement généralisé au profit d'une simple charpente lambrissée.