Première mention écrite 1211 (≈ 1211)
Charte attestant l'existence de la maladrerie.
XIIIe siècle
Fondation de la chapelle
Fondation de la chapelle XIIIe siècle (≈ 1350)
Construction de la maladrerie et de la chapelle.
XVIe siècle
Changement de vocation
Changement de vocation XVIe siècle (≈ 1650)
La maladrerie perd sa fonction hospitalière.
1812
Division du site
Division du site 1812 (≈ 1812)
La maladrerie est divisée en deux fermes.
1853
Rénovation et amputation
Rénovation et amputation 1853 (≈ 1853)
Remaniement des bâtiments et perte de terrain pour le chemin de fer.
1925
Protection du patrimoine
Protection du patrimoine 1925 (≈ 1925)
Inscription de la chapelle aux monuments historiques.
2006
Restauration complète
Restauration complète 2006 (≈ 2006)
Rénovation de la chapelle et des bâtiments.
Aujourd'hui
Aujourd'hui
Aujourd'hui Aujourd'hui (≈ 2025)
Position de référence.
Patrimoine classé
Chapelle de la Maladrerie (ancienne) : inscription par arrêté du 30 octobre 1925
Personnages clés
Guillaume Macher
Chevalier local dont le fils fut accueilli à la maladrerie.
Pourain
Architecte responsable du remaniement des bâtiments en 1853.
Origine et histoire de la Chapelle de la Maladrerie
La chapelle de la Maladrerie, située à Saint-Julien-du-Sault dans l'Yonne, est le seul bâtiment conservé de la maladrerie fondée au XIIIe siècle et dépendant de l'hôpital de Saint-Julien-du-Sault. Consacrée à saint Nicolas, elle se trouvait, comme la plupart des maladreries médiévales, à proximité de la voie romaine et du cours d'eau de l'Yonne. De plan rectangulaire simple, l'édifice est construit en blocage de meulière et présente des vestiges d'origine malgré ses usages ultérieurs : une niche sous la fenêtre gauche du triplet et un lavabo en plein cintre aux arêtes chanfreinées dans le mur nord témoignent de son ancien décor liturgique. Transformée en écurie puis aménagée au XIXe siècle avec l'ajout d'un plancher intermédiaire accessible par un escalier extérieur, la chapelle a néanmoins conservé ces éléments architecturaux. L'existence de la maladrerie est attestée dès 1211 par une charte mentionnant la « maison des lépreux de Saint-Julien ». Ouverte à toutes les couches de la population, elle a notamment accueilli le fils de Guillaume Macher, chevalier local. À partir du XVIe siècle, l'établissement n'eut plus qu'une activité agricole ; en 1564 la charge de sa gouvernance fut adjointée à celle du capitaine du château, et en 1695 la maladrerie fut rattachée à l'Hôtel-Dieu pour devenir une ferme dépendant de l'hospice. Divisée en deux fermes en 1812, elle perdit alors une grande partie de sa vocation religieuse et hospitalière. En 1853, trois hectares et demi furent amputés pour la réalisation de la ligne de chemin de fer Paris-Lyon et, la même année, les bâtiments furent remaniés avec la reconstruction du logis sur les plans de l'architecte Pourain. Pendant l'Occupation, la Résistance y installa un émetteur et un récepteur radio, recherchés sans succès par les Allemands. Inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 30 octobre 1925, la chapelle a fait l'objet d'une rénovation complète au premier quart du XXIe siècle ; l'ensemble appartenant alors à une maison de retraite a été restauré fin 2006, pour un coût mentionné séparément pour les bâtiments et pour la chapelle. La commune a acquis le site en 2015 pour développer des activités de loisirs, pédagogiques et touristiques, puis a alloué 500 000 € supplémentaires lors du conseil municipal d'avril 2019. Un golf municipal de neuf trous et un practice de 25 postes ont été inaugurés au printemps 2014 sur 11 hectares, l'initiation étant assurée par la Bill Owens Academy. Aujourd'hui, la chapelle demeure le témoin privilégié de la maladrerie médiévale au sein d'un ensemble dont plusieurs bâtiments ont été profondément transformés ou reconstruits au cours des XIXe et XXe siècles.