Origine et histoire
La chapelle Saint-Lazare de la Maladrerie, située à Poissy (Yvelines) près de la route de Quarante-sous (actuelle nationale 13), est un édifice médiéval destiné à l'accueil des lépreux et attesté depuis la fin du XIe siècle. Elle est mentionnée dans un arrêt du parlement de Paris du 8 septembre 1258 et apparaît dans une déclaration de biens du 16 février 1548 qui décrit "une chapelle de ladite maladrerie, un petit creux de maison, estables et petit logis où se retirent les malades de la lèpre, jardinages". Au début du XVIe siècle, la chapelle et ses bâtiments tombaient en ruine, mais la messe y était encore célébrée au XVIIe siècle sous le vocable de Saint-Lazare. En 1674, la maladrerie fut réunie à l'ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel, puis rattachée en 1695 à l'Hôtel-Dieu de Poissy. Le plan de 1823, issu de l'atlas des propriétés de l'Hospice de Poissy, fixe l'implantation des constructions, de la chapelle et des jardins à cette date. À la fin du XIXe siècle, la Commission des antiquités et des arts de Seine-et-Oise s'intéressa au site et Edgard Mareuse en réalisa un reportage photographique en 1893 ; la chapelle servait alors de grange, un plancher intermédiaire y ayant été installé, aménagement qui subsiste aujourd'hui. Une étude récente de F. Quainon propose une datation de 1120-1140 pour la première travée du chœur et souligne la différence de qualité entre cet espace, construit en pierre de taille et voûté en croisée d'ogives, et la nef, élevée en moellons enduits et couverte en charpente, signe d'un achèvement différé. La chapelle se situe dans le quartier de la Bidonnière, en hauteur sur la ville, et elle a été inscrite aux monuments historiques le 1er juillet 1937. En juillet 2016, face à l'intention d'achat d'un particulier, la ville de Poissy a exercé son droit de préemption et, en novembre 2016, la commune a acquis la chapelle, son terrain de 1 200 m2 et une maison d'habitation pour 280 000 euros, avec le concours de l'Établissement public foncier d'Île-de-France et de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise. Fin février 2019, la ville a déposé un dossier de candidature sur la plateforme du loto du patrimoine pour l'édition 2020 afin d'obtenir des financements pour la restauration, mais la chapelle n'a pas été retenue. Des mesures provisoires ont été prises pour assurer la sécurité du bâtiment : des étais en bois ont été posés contre un mur menaçant de s'effondrer, la couverture est en mauvais état et des fissures affectent les pierres et les chapiteaux, rendant les travaux à venir lourds et coûteux. Le projet d'aménagement voisin devrait prochainement enclaver la chapelle en bordure de l'enceinte du futur centre d'entraînement du Paris Saint-Germain.