Origine et histoire de la Chapelle de la Perroche
Le prieuré de la Perroche a été fondé sous le vocable de Saint-Médard à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe par les chanoines réguliers de Saint-Augustin de l'abbaye de la Chancelade et dépendait de l'abbaye de Sablonceaux. De cette période subsiste le gros-œuvre de l'église et, dans les bâtiments conventuels, des encadrements de fenêtres semblent dater du XVe siècle. Le prieuré a été pillé en 1548 par des bandes de sauniers révoltés contre la gabelle, puis dévasté en 1561 pendant les guerres de Religion; par la suite le domaine a été mis en fermage et la chapelle sommairement remise en état. Au XVIIe siècle, le prieuré est passé en commende et occupé par un fermier; un procès-verbal de 1669 relève que le gros-œuvre est en assez bon état mais que la voûte en pierre a disparu et a été remplacée par un plancher. Le prieuré fut uni à l'abbaye de Sablonceaux en 1742. Vendu à des particuliers à la Révolution, le domaine a connu au XXe siècle d'importantes transformations : les bâtiments conventuels ont été modifiés et reconstruits dans un style "balnéaire" dans les années 1930, tandis que la chapelle a conservé ses volumes et son aspect roman. À partir de 1919 le propriétaire fit restaurer l'église et refit une voûte en béton; elle fut consacrée le 26 août 1931 sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste. Vers 1935 un cloître a été reconstitué au nord et des fresques ont été peintes dans les années 1950—en 1956 sur les faces sud et ouest—par M. Anthéaume, élève des Beaux-Arts de Paris, représentant des scènes de l'Apocalypse et de la vie de saint Jean-Baptiste. La chapelle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 29 avril 1988. Sur le plan architectural, les murs latéraux sont rythmés de quatre arcades aveugles en arc brisé entre des contreforts plats; le mur oriental, plat, est percé d'une grande baie moulurée en arc brisé de la fin du Moyen Âge qui a remplacé la baie romane. La façade occidentale était autrefois surmontée d'un campanile aujourd'hui disparu; à l'angle sud-ouest, un gros contrefort percé de meurtrières contient l'escalier qui y menait. L'intérieur présente deux longues travées voûtées en arc brisé; la voûte actuelle en béton laisse cependant apparaître le départ de l'ancienne voûte en pierre. Dans la première travée de la nef, une porte basse au nord ouvre sur le cloître reconstitué à son emplacement ancien. La rareté des édifices médiévaux sur l'île d'Oléron renforce l'intérêt de cette chapelle située à Dolus-d'Oléron, en Charente-Maritime.