Origine et histoire
La chapelle de la Trinité, située au lieu-dit La Trinité à Quéven (Morbihan), a été édifiée au début du XVIe siècle dans le style flamboyant. Petite chapelle voûtée en bois, elle présente un plan en croix avec chevet plat, une nef de trois travées flanquée de deux bas-côtés percés d'arcades ogivales trapues reposant sur des piliers sans chapiteaux, et un transept à croisillons légèrement débordants. Le chœur et les transepts furent restaurés en 1898 et la chapelle connut des remaniements en 1771, notamment la réfection du portail occidental, de la tour et du clocher en pierre, daté de 1771. Sous le clocher se trouve une tribune dotée d'une balustrade de style Renaissance bretonne. La nef, le transept et le chœur ont été inscrits au titre des monuments historiques entre 1933 et 2014. L'édifice primitif fut entièrement détruit à la suite des bombardements alliés de la poche de Lorient entre le 7 et le 18 août 1944. Le mobilier avait cependant été déplacé en septembre 1942 par Pierre Thomas-Lacroix et René Guillaume; les statues furent évacuées par train vers le Maine-et-Loire, retrouvées cinquante ans plus tard, conservées à Vannes puis restaurées, et certaines ont été replacées en 2000 dans l'église paroissiale ou dans diverses chapelles de Quéven, notamment la paroisse Saint-Pierre-et-Saint-Paul. La chapelle a été reconstruite entre 1959 et 1961 par l'architecte vannois Caubert de Cléry-Kervigant, avec remplois de quelques éléments sculptés issus de l'ancien édifice. Sur le site subsistent plusieurs vestiges de l'ancienne chapelle : un bénitier du XVIe siècle, une croix monumentale datée de 1657 dont le croisillon a été refait à la fin du XIXe siècle, un personnage et une inscription de 1771 scellés dans les colonnes de la façade, ainsi qu'une fontaine de dévotion et un lavoir du début du XIXe siècle situés au nord de la chapelle. Plusieurs œuvres d'art d'origine ont été préservées, parmi lesquelles une Pietà et une Vierge à l'Enfant couronnée en bois polychrome du XVIIe siècle, des fragments d'une mise au tombeau et une statue d'un saint évêque, désormais conservés dans l'église paroissiale ou d'autres lieux de culte de la commune.