Chapelle de Lugaut à Retjons dans les Landes

Patrimoine classé Clocher-mur Chapelle romane

Chapelle de Lugaut

  • D224 
  • 40120 Retjons
Chapelle de Lugaut
Chapelle de Lugaut
Chapelle de Lugaut
Chapelle de Lugaut
Chapelle de Lugaut
Crédit photo : Jibi44 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Choeur (intérieur et extérieur) avec les fresques qui le décorent (cad. F 45) : classement par arrêté du 24 juin 1964

Origine et histoire de la Chapelle de Lugaut

La chapelle de Lugaut, lieu de culte catholique désacralisé, se situe sur la commune de Retjons, dans les Landes ; son chœur et les peintures qui le décorent sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 24 juin 1964. Elle occupe le quartier de Lugaut, ancienne commune rattachée à Retjons au début du XXe siècle, la nouvelle entité ayant repris le nom de Retjons en 1953. D'origine romane, la partie la plus ancienne conservée est le chevet, qui ne paraît pas antérieur au XIIe siècle ; l'abside à chevet plat, voûtée en berceau, subsiste tandis que la nef s'est écroulée. La chapelle relevait autrefois de la commanderie des Templiers de Saint-Antoine de Gélonies et fut donnée, selon les sources, aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem par un sire d'Albret, sans doute Amanieu V (mort en 1240).

Les peintures murales médiévales, dont la datation varie selon les auteurs entre la fin du XIIe et le XIVe siècle, s'étendent sur deux registres superposés et constituent le principal intérêt du monument. Appartenant à l'école romane de Cluny avec des influences italo-byzantines, ces fresques mêlent scènes évangéliques (Annonciation, Visitation, Nativité, descente aux enfers, Résurrection), représentations de la vie quotidienne opposant vices et vertus (danses, guerre, paix, travail, chasse), motifs symboliques (colombe, chimères, chevalier armé, agneau de Dieu, monstres et décors géométriques) et une scène historique montrant Amanieu d'Albret remettant l'église et ses dîmes aux hospitaliers, légendée par une inscription latine.

L'édifice, situé sur la rive droite du ruisseau Bourriot et étape sur la voie limousine du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, n'a connu que peu de remaniements jusqu'en 1569, date à laquelle les troupes huguenotes de Montgomery le pillent et l'incendient ; le chœur, unique partie en pierre de taille, subit des dégâts limités tandis que la nef dut être entièrement reconstruite, plus étroite et moins élevée, en moellons de remploi. Vers 1760, le chœur fut recouvert d'un décor en stuc, la fenêtre orientale fut obturée, la baie sud agrandie et la fenêtre nord transformée en porte pour accéder à une sacristie nouvellement construite. Le clocher-mur porte la date 1783 sur une plaque et fut remanié en 1862.

Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, des badigeons masquèrent les peintures, puis l'église, progressivement abandonnée, fut désaffectée en 1896 et utilisée comme étable jusqu'à l'effondrement de la toiture en 1955. Redécouvertes fortuitement au début des années 1960 par l'instituteur Marcel Labidalle, les peintures entraînèrent la mise hors d'eau et des travaux de restauration ; à partir de 1982, l'association « Les Amis de Lugaut » organisa le dégagement et la réhabilitation du site en mobilisant aides et bénévoles. À proximité de la chapelle, une pierre de grès appelée « la main du diable », portant cinq traits gravés, fait l'objet d'une légende locale selon laquelle il s'agirait de l'empreinte laissée par le diable.

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