Origine et histoire
La chapelle de Maradénou, ou chapelle de Malodène, est une chapelle catholique située à Martel, dans le Lot. Elle est le seul vestige du prieuré d'ermites de l'Artige, un ordre fondé en Limousin qui suivait la règle de saint Augustin et dépendait du prieuré de Maradène à Végennes ; les deux établissements avaient le même prieur. La chapelle peut dater de la fin du XIIe siècle ou du début du XIIIe siècle. En 1384, elle apparaît dans un hommage à la vicomté de Turenne, et en 1474 le prieuré de Maradène et Maradénou furent unis à la cure de Martel par Guy d'Ornhac. L'abbé Clary signalait l'église en ruines en 1679 ; l'inscription « fait par moy Jean Louis Layeria 1691 » laisse supposer une campagne de réparations. En 1751, les biens du prieuré passèrent au collège des Jésuites de Limoges. Pendant la Révolution, la chapelle fut vendue comme bien national puis utilisée comme bâtiment agricole. Elle a fait l'objet d'une restauration partielle en 1997 et a été inscrite au titre des monuments historiques en 2015.
La chapelle présente un plan rectangulaire de 15 mètres sur 5 et une hauteur de 12 mètres. Sa construction est rustique, en moellons parfois appareillés et joints à l'argile. L'intérieur est voûté en berceau brisé et le chevet est plat, percé d'une haute fenêtre étroite en arc brisé. Le peintre Miklos Bokor a acquis l'édifice et réalisé une fresque monumentale couvrant l'intégralité des murs intérieurs. Cette œuvre contemporaine traite de l'humanité depuis les origines bibliques jusqu'à la Shoah et confère à la chapelle une dimension à la fois universelle et mémorielle ; l'édifice porte désormais la mémoire d'un homme qui a connu la Shoah et les stigmates d'un chapitre de l'Histoire.