Période
milieu XIIIe siècle, milieu XIXe siècle
Patrimoine classé
Château comprenant : les façades et toitures du château, des communs, des tours, des porches et de la chapelle ; l'enceinte castrale, le jardin, les cours, le bâtiment dit "panthéon", le potager avec ses éléments bâtis, le cuvage ; le parc en totalité avec son mur d'enceinte et ses deux portes d'entrée (façades et toitures) ; l'ensemble du système hydraulique (cad. Montmelas-Saint-Sorlin, lieux-dits Bois de Laye et Château de Montmelas, B 128 à 131, 133 à 137 (parc) , 132 (porte Génelard) , 138 (porte de la Raie) , 147 (cuvage) , 154 (jardin, panthéon et basse-cour du château) , 160 (jardin potager) , 397 (château) , 398 (haute-cour et communs) , 399 (tour-porche sud) , 400 (pavillon d'entrée ouest) , 401 (chapelle) , 402 (tour-porche et commun nord) , 403 (tour est) ; Saint-Julien, lieudit Les Rayes, A 384) : inscription par arrêté du 29 juin 2000
Origine et histoire de la Chapelle de Saint-Bonnet
Le château de Montmelas, implanté sur les communes de Montmelas‑Saint‑Sorlin et de Saint‑Julien (Rhône), occupe un promontoire d'où la vue porte jusqu'au Mont Blanc. Son nom provient du latin mons malatus, « mont chargé de fruits ». Mentionné dès la fin du Xe siècle, il dépendait au XIe siècle des sires de Beaujeu. En 1331 la seigneurie appartenait à Jeanne de Châteauvillain, épouse de Guichard VI de Beaujeu. Au début du XVIe siècle le fief passa à Anne de France, duchesse de Bourbon, puis fut vendu par les Bourbons à Philibert de Crozet, qui le transmit ensuite à Philibert d'Albon Beaujeu, baron de Lignières. Le domaine échut plus tard à Louis de Gonzague, duc de Nevers, époux d'Henriette de Clèves. Jean Arod acquit le château en 1566 lors d'une vente aux enchères et fut tué en 1593 en repoussant une attaque ; la famille Arod conserva la seigneurie au cours des siècles suivants. François Arod (1716‑1752) porta le titre de marquis de Montmelas ; son fils Blaise épousa Marguerite‑Catherine Haynault, ancienne maîtresse de Louis XV, qui vécut au château jusqu'en 1823. Pendant la Révolution, Gaspard de Montmelas, frère cadet de Blaise, fut emprisonné à Lyon ; à sa mort, Agnès Louise, veuve de Gaspard d'Arod et fille reconnue de Louis XV et de Catherine Haynault, légua le domaine à son arrière‑petite‑fille Louise Hélène Léonie de Tournon‑Simiane. Par mariages et successions, la propriété passa ensuite aux familles de Chabannes La Palice puis des Durat et appartient aujourd'hui à la famille d'Harcourt. L'ensemble des bâtiments et des jardins a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 29 juin 2000, englobant le château, l'enceinte castrale, les communs, les tours, les porches, la chapelle, les cours, la basse‑cour, le cuvage, le panthéon et le jardin à la française. Construit au XIIe siècle et profondément remanié au fil du temps, le château a fait l'objet d'importantes restaurations au XIXe siècle menées par l'architecte Louis Dupasquier, qui s'efforça de restituer une forteresse médiévale complète d'après un dessin du XVIIe siècle. Il conserve néanmoins de nombreux éléments des XVe et XVIe siècles. Du château médiéval subsistent un donjon cylindrique dominant une enceinte quadrangulaire munie de poivrières aux angles, ainsi qu'une vaste basse‑cour bordée de braies ; l'enceinte extérieure est crénelée. L'ensemble présente une forte esthétique néo‑gothique, avec tours, donjon et créneaux, résultat des restaurations du XIXe siècle. Le domaine se compose aujourd'hui de deux parties distinctes : à l'ouest le parc et à l'est le complexe castral, chacune dotée de sa propre enceinte. Propriété viticole et privée, le château est néanmoins ouvert aux visites : groupes sur rendez‑vous, particuliers à des dates déterminées (notamment en juillet et août) et lors des Journées du patrimoine, et il propose des chambres d'hôtes sur réservation. Le parc, le jardin à la française, leurs murs d'enceinte, les deux portes d'entrée, le système hydraulique, le potager et les bâtiments annexes sont également inscrits au titre des monuments historiques. Les armoiries des familles successives — notamment Beaujeu, Bourbon, Albon, Arod de Montmelas, Tournon‑Simiane, Chabannes La Palice, Durat et Harcourt — figurent parmi les éléments héraldiques liés au site.