Origine et histoire de la Chapelle des Capucins
La chapelle des Capucins est un ancien lieu de culte catholique aujourd’hui désaffecté, situé 4 place Laënnec, dans le centre-ville de Valence (Drôme) ; elle est inscrite au titre des Monuments historiques depuis 1997. Témoignage de l’architecture religieuse du XVIIe siècle à Valence, elle subsiste comme partie d’un couvent bâti entre 1620 et 1630 par les Capucins. La chapelle serait édifiée sur un pilier d’un ancien pont romain ; un autre pilier de ce pont, aujourd’hui détruit, l’aurait protégée lors de crues du Rhône. À la fin du XVIIIe siècle, le chœur reçoit un décor peint en trompe-l’œil. Lors de la Révolution, en 1791, le couvent est vendu comme bien national à un particulier. Les bâtiments conventuels sont transformés en hôpital à partir de 1802 et restent en service jusqu’aux années 1970 ; la chapelle sert alors de lieu de culte pour l’hôpital. Elle a ensuite été attribuée aux services de la Direction départementale de l’équipement avant d’être désaffectée en 1991 ; aujourd’hui elle est utilisée comme salle de réunion, de travail et d’exposition. Les objets du mobilier classés et inscrits sont conservés aux Archives départementales.
Contemporaine de la chapelle de l’abbaye Notre-Dame de Soyons, elle a pu être attribuée par certains à un même architecte d’origine italienne. La chapelle est orientée ouest-est, le chœur se trouvant à l’ouest et l’entrée à l’est, du côté le plus haut du terrain, et elle est englobée dans des constructions de différentes époques. Les parties visibles montrent, côté sud et côté nord (visible depuis une cour intérieure), un appareil alternant galets du Rhône et assises de pierres plates.
La façade, sobre, présente un portail monumental classique : une porte en plein cintre surmontée d’un fronton cintré brisé abritant une niche avec la statue de l’évêque saint Venance, flanquée de deux baies en plein cintre. Un fronton sommé d’une croix couronne l’ensemble.
L’intérieur est de plan rectangulaire, éclairé par des fenêtres en plein cintre au sud, côté ouvrant sur un ancien cloître, et couvert d’un plafond plat. Une poutre, apparemment portée de chaque côté par deux fausses colonnes peintes en décor de marbre, marque la séparation entre la nef et le chœur ; une table de communion en ferronnerie subsiste également. De part et d’autre du maître-autel figurent des peintures murales en grisaille représentant des architectures en trompe-l’œil. Le maître-autel, inclus dans un retable du XVIIe siècle, comporte un tableau représentant saint Venance entouré d’anges, faisant un geste de bénédiction vers des miséreux ; en bas à droite figurent probablement des donateurs agenouillés ; cet ensemble provenait du couvent de Notre-Dame de Soyons, qui avait été édifié autour des reliques de ce saint aujourd’hui conservées en l’église Saint-Jean-Baptiste.
Du côté nord de la nef se trouvent deux chapelles : la première, voûtée en berceaux croisés, abrite un retable dédié à la Vierge et un autel orné de l’Agneau sur le Livre aux sept sceaux, motif présent à plusieurs reprises à Valence. La seconde, voûtée en berceau et percée de lunettes étroites, conserve des peintures murales ; son retable porte une peinture de saint Benoît prêchant devant une statue polychrome de saint Venance en vêtements épiscopaux. L’entablement du retable manque, faute de place en hauteur ; ce retable pourrait avoir été le retable principal de la chapelle, alors dédiée à saint Benoît, et la statue de saint Venance paraît postérieure, sa typographie peinte étant jugée caractéristique du XIXe siècle. Huit tableaux représentant des saints en costumes de Capucins ornaient autrefois la chapelle ; ils sont aujourd’hui déposés au Conservatoire du patrimoine.