Origine et histoire de la Chapelle des Carmélites
La chapelle des Carmélites de Dijon, vestige d'un ancien couvent carmélite du XVIIe siècle de style baroque, se situe dans le centre sauvegardé de Dijon. Sa façade, richement sculptée en pierre blonde et rose, est ornée de frontons, de colonnes aux chapiteaux ioniques et corinthiens, et de statues représentant sainte Thérèse, le prophète Élie, saint Joseph, la Vierge et le Christ; le Christ occupe le sommet de la façade tandis que la statue d'Élie se trouve à gauche du portail. Après la mort de sainte Thérèse d'Avila, ses filles fondent le 21 septembre 1605 le carmel de Dijon, à la demande et avec le soutien de la Dijonnaise Jeanne Chevrier et avec l'accord d'Anne de Jésus ; il s'agit du troisième carmel établi en France, après ceux de Paris et de Pontoise. Le monastère est édifié rue Saint-Anne entre 1608 et 1642 ; la première pierre de la chapelle est posée en 1609 par André Fremyot, abbé de Saint-Étienne, et la chapelle est consacrée le 4 mai 1613 sous le vocable de saint Joseph par Jean de Passelaigue, évêque de Belley. Aujourd'hui, il ne subsiste de l'ensemble conventuel que la façade baroque. L'attribution du portail est discutée : Victor Dumay la prête à l'architecte Nicolas Tassin, Marcel Mayer en attribue le dessin à l'amateur Guillaume Tabourot d'après des documents conservés à la Bibliothèque municipale de Dijon, et les archives signalent Jean Braconnier dès 1625 comme maçon ayant participé à la construction. Lors de la Révolution française, le clocher est détruit, les communautés monastiques sont dissoutes et leurs biens deviennent biens nationaux ; le 30 septembre 1792, les carmélites sont expulsées et rejoignent le carmel de Beaune. En 1810, le couvent est cédé à la ville, transformé en caserne Brune puis utilisé pour divers services municipaux. Le carmel est refondé en 1865 au 13 rue Saint-Lazare (ultérieurement rue Jean-Baptiste-Baudin) ; dans ce bâtiment, où Élisabeth de la Trinité s'éteint en 1906, le couvent est détruit en 1978 et la communauté est transférée près de Flavignerot, sous les noms de « Carmel de Dijon » ou « Carmel de Dijon‑Flavignerot ». Le portail de la chapelle est classé au titre des monuments historiques depuis le 12 décembre 1910.