Origine et histoire 
La cathédrale Notre‑Dame‑de‑l'Assomption, dite Santa Maria Assunta, est située dans le quartier de la ville nouvelle génoise d'Ajaccio ; elle est également dédiée à saint Euphrase et à saint François‑Xavier. De style de transition entre Renaissance et baroque, sa construction a commencé en 1582 et le gros œuvre a été achevé en 1593, date inscrite et attribuée à l'évêque Giulio Giustiniani. Napoléon Ier y a été baptisé le 21 juin 1771 et l'édifice a été classé monument historique le 30 octobre 1906.  
L'organisation des églises en Corse au Haut Moyen Âge reste mal connue, même si Athanase d'Alexandrie mentionne des évêques corses en 358 sans préciser leur siège. La cathédrale actuelle succède à plusieurs édifices antérieurs vraisemblablement implantés sur un site ancien à environ deux kilomètres, hypothèse renforcée par la découverte en 2005 d'un baptistère paléochrétien au lieu‑dit Saint‑Jean. Cette cuve baptismale, modifiée au fil du temps et complétée par une seconde cuve ronde, renvoie aux transformations liturgiques et pourrait être liée à l'installation d'évêques exilés d'Afrique à la fin du Ve siècle.  
Les opérations historiques de conquête et les interventions papales sont évoquées dans la documentation : la Corse passa sous différentes influences et, au début du VIIe siècle, un siège épiscopal à Ajaccio est attesté dans une lettre du pape ; l'existence d'un évêque Benedictus est connue en 649. À la seconde moitié du VIIe siècle, les évêchés primitifs furent regroupés sous l'autorité d'un évêque siégeant à Mariana, tandis que les raids sarrasins commencèrent en 704 et se prolongèrent sur plusieurs siècles.  
Sous l'administration pisane des XIe–XIIe siècles, l'Église corse fut réorganisée et une cathédrale romane d'Ajaccio fut édifiée ; elle apparaît dans les sources de 1192 sous les noms de San Frosi et San Giovanni Battista. Au fil du temps, des projets de colonisation et des luttes entre Pise et Gênes marquèrent l'histoire locale, la domination pisane prenant fin après la défaite de la République de Pise à la bataille de la Meloria en 1284.  
Aux XVe et XVIe siècles, des travaux de restauration sont entrepris, notamment par l'évêque Deodato Bocconi en 1457, puis la fondation en 1492 d'une place forte appelée Aiaccio entraîna le transfert progressif de la cathédrale dans la nouvelle ville : une église provisoire, Santa Croce, fut construite vers 1502 et la résidence épiscopale fut déplacée en 1503, tandis que l'ancienne cathédrale conserva une fonction de pieve. Des bâtisses édifiées au XVIe siècle furent démolies lors d'aménagements militaires, et les troubles liés aux conflits entre la France et Gênes retardèrent la poursuite des travaux jusqu'à la paix de 1559.  
Après 1559, des initiatives ecclésiastiques et pontificales permirent de financer la construction d'une nouvelle cathédrale ; le pape attribua les revenus du siège après la mort de l'évêque Cristoforo Guidiccioni en 1582. Giuseppe Mascari, nommé administrateur en 1583, apporta un projet d'inspiration ligure intégrant des piliers‑pilastres, des baies thermales et un dôme sur tambour octogonal ; le gros œuvre était presque terminé quand il quitta l'île en 1584, et une visite pastorale de 1587 confirme l'état d'avancement des travaux.  
Au XVIIIe siècle la cathédrale tomba en délabrement et dut être fermée en 1778 ; à la suite d'une manifestation populaire le 15 août 1789, des réparations furent entrepris et l'édifice fut rouvert le 18 mars 1790. Un projet de transformation et d'agrandissement commandé par Napoléon III à l'architecte Louis‑Jules André en 1863, qui prévoyait notamment de réorienter la façade vers la Maison Bonaparte, ne fut pas réalisé après la chute du Second Empire.  
La façade haute reçut des retouches entre 1991 et 1993 pour lui donner une physionomie classique, et une campagne de restauration qui a culminé en 2002 a porté sur la consolidation de la voûte de la nef et la réfection des couvertures ; la Collectivité territoriale de Corse est devenue propriétaire de la cathédrale en 2002. Le classement au titre des monuments historiques de 1906 et le transfert de propriété à la Collectivité territoriale de Corse résultent d'un régime particulier prévu par la législation et un décret de 2003.  
Architecturalement, l'édifice, monumental et attribué sans preuve à Giacomo della Porta, présente une nef de deux travées flanquée de collatéraux et témoigne d'influences ligures et baroques. Le grand maître‑autel en marbres polychromes date du XVIIe siècle, proviendrait de Lucques et a été installé en 1813 sous la direction de l'architecte Corradi ; il a remplacé un autel antérieur, probablement génois, daté de 1617. Faute de moyens de la fabrique, la décoration générale restait sobre, seules les chapelles latérales financées par des particuliers ou des confréries bénéficiant de peintures et de stucs plus riches.  
La cathédrale, consacrée en 1686, compte six autels secondaires ; certaines chapelles sont liées aux familles Baciocchi et Ornano et à des confréries, la chapelle de l'Annonciation étant fondée en 1590 par Lazare Baciocchi, la chapelle élevée par Pietro Paolo d'Ornano étant dédiée à Notre‑Dame des Sept Douleurs, à saint Jean‑Baptiste et à sainte Barbe, la chapelle dei Naviganti ayant été consacrée en 1716 par l'évêque Agostino Spinola, et la ville ayant fait construire la chapelle de Notre‑Dame de la Miséricorde consacrée en 1750.  
La chapelle de la Vierge au Sacré‑Cœur abrite un retable orné du tableau de Delacroix intitulé La Religion en gloire, offert par Charles X en 1827. Le groupe sculpté de la Vierge de la Miséricorde, commandé à Gênes en 1645 par le capitaine Pietro Orto et initialement placé dans l'église des Jésuites, donna lieu à une dévotion solennelle après une épidémie de choléra en 1656, avec une procession et une fête instituée chaque 18 mars. La chapelle de l'Immaculée‑Conception, située dans la deuxième travée du collatéral sud, a remplacé en 1821 la chapelle de Nostra Signora dei Naviganti, et la chapelle du Rosaire, au bras nord du transept, aurait été consacrée en 1765 par l'évêque Benedetto Andrea Doria.  
La chapelle du Corpus Domini, au bras sud du transept, est signalée dès 1620 ; elle fut ornée en 1895 selon les plans de l'architecte Théodore Ballu et reçoit un autel de marbre réalisé par les ateliers Cantini de Marseille à la demande de la comtesse Forcioli‑Conti. Enfin, la tribune d'orgue au‑dessus de l'entrée fut réalisée pour accueillir un instrument commandé à Cavaillé‑Coll dont le devis date de 1843 ; la commande et le marché datent de 1846, l'orgue étant installé en 1849 puis restauré à plusieurs reprises (1880, 1950, 1960 pour une transformation de la traction, et 1984 pour une restauration et l'installation d'une traction électrique). Cet instrument est le seul orgue d'esthétique romantique de facture française en Corse.