Origine et histoire de la Chapelle des Minières
La chapelle des Minières est un édifice du XVIe siècle situé au lieu-dit Les Minières, sur la commune de Beaubray (Eure), en bordure est du pays d'Ouche, à quelques centaines de mètres au nord de l'église Notre-Dame et à l'est de la forêt de Breteuil. La famille de Postel, titulaire du fief des Minières depuis le XIIIe siècle, fit ériger la chapelle dans l'enceinte de son manoir ; la pierre de dédicace porte la date de 1526 et, selon les sources, Thomas Postel, sire des Minières, l'aurait fait construire en 1526 ou 1527. Destinée aux sépultures familiales, elle servit d'inhumation aux seigneurs des Minières jusqu'au XVIIe siècle. Toujours propriété de la famille Postel des Minières, la chapelle, aujourd'hui désaffectée, a fait l'objet de travaux de restauration portant sur les maçonneries, les couvertures et la porte d'entrée. De plan rectangulaire, l'édifice est construit en pierre de taille et brique, surmonté d'une charpente à chevrons formant fermes et d'une toiture en tuiles à deux pans ; il ne comporte pas de clocher. Les façades nord et sud de la nef sont percées de baies en arc brisé et la porte, côté nord, présente un arc surbaissé avec des moulures en fort relief. Le chevet plat est éclairé par une large baie ogivale à trois lancettes qui abrite un vitrail de la Passion, du début du XVIe siècle, représentant la Crucifixion. Le pignon occidental a été remonté en briques industrielles avec réemploi des pierres de taille et du grès de l'ancien solin, preuve que la construction était à l'origine plus longue. À l'intérieur, les murs sont enduits de plâtre et le sol constitué de terre cuite et de terre battue ; côté nord, un enfeu encadré de bois contient une remarquable Mise au Tombeau en pierre polychrome datée des années 1530. La chapelle conserve également une statuaire exceptionnelle de la fin du XVe et du début du XVIe siècle : quatre statues en calcaire ornent les murs latéraux, avec, au nord, saint Léonard et saint Fiacre, et, au sud, saint Antoine et peut‑être saint Benoît. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 8 janvier 1998 ; cette protection couvre l'ensemble de l'édifice, intérieur et extérieur.
