Origine et histoire de la Chapelle des Pénitents blancs
L'ancienne chapelle des Pénitents-Blancs, également appelée église Notre-Dame-de-Grâce ou ancienne église des Augustins, se situe rue de Belfort, dans le cœur historique de Narbonne (Aude), et est classée monument historique depuis 1986. Les Augustins s'installèrent à Narbonne en 1262 et prirent possession du site actuel en 1523 ; le compoix indique que le couvent était encore en construction en 1542. Le couvent et son église furent vendus et morcelés à la Révolution ; l'église fut dépouillée et désaffectée puis servit à des usages profanes. La confrérie des Pénitents Blancs racheta l'édifice au début du XIXe siècle (achat mentionné le 13 avril 1816) et le remit au culte ; la commune le revendit à la confrérie en 1985. La chapelle illustre l'architecture gothique méridionale tardive : elle présente une nef unique et un chevet pentagonal. L'édifice est bordé de chapelles latérales qui furent murées au XIXe siècle par les Pénitents Blancs et transformées en vestiaires ; ces chapelles communiquent entre elles par de grands arcs brisés et sont couvertes de voûtes en croisées d'ogives. La nef paraît avoir conservé depuis son origine une charpente portée par trois arcs doubleaux diaphragmes ; au XIXe siècle y furent posées, sans doute à l'initiative des Pénitents Blancs, des fausses voûtes sur croisées d'ogives. Le chœur, séparé de la nef par un arc triomphal reposant sur des faisceaux de colonnettes à chapiteaux feuillagés, voit ses baies en arc brisé en partie ou totalement murées au XVIIIe siècle pour l'installation d'un décor de gypseries représentant notamment l'Annonciation, la Nativité et la Présentation au Temple, chacune inscrite dans un encadrement de courbes et contre-courbes feuillagées. Au-dessus de la première chapelle nord s'élève un clocher rectangulaire ajouré, desservi par un petit escalier en vis et daté de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle. L'abside reçoit des oculi sous la voûte et trois fenêtres, et comporte plusieurs décors et sculptures : gypseries du XVIIIe siècle, un bas-relief gothique représentant la Nativité et des dalles funéraires portant inscriptions. La façade étroite, d'inspiration classique, présente un fronton en arc brisé au-dessus du portail et une niche surmontée d'un fronton abritant une petite statue de la Vierge d'époque gothique, posée au XIXe siècle pour remplacer une statue détruite pendant la Révolution. L'intérieur conserve une tribune soutenue par des colonnes toscanes et un harmonium. Le couvent connut diverses phases de construction et d'entretien, le cloître ayant notamment été édifié grâce à des dons (mention d'une construction du cloître en 1642). Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la chapelle a également été utilisée comme salle de spectacle et de cinéma.