Origine et histoire de la Chapelle des Pénitents Bleus
La chapelle des Pénitents Bleus est un édifice catholique situé à Béziers (Hérault). Le premier couvent des Cordeliers s'établit hors les murs, probablement au XIIIe siècle ; il est ruiné lors de l'invasion du Prince Noir en 1355, puis rebâti et à nouveau démoli pendant la guerre civile de 1420-1421. Reconstitué en 1423 à l'intérieur de la ville, le couvent semble avoir été épargné par les troubles religieux du XVIe siècle. Un arrêt de 1608 le confie aux Récollets, qui l'occupent jusqu'à la Révolution. À celle-ci, l'ensemble est vendu comme bien national et morcelé ; les acquéreurs démolissent ou réaménagent les bâtiments conventuels et la partie orientale de l'église. Au XIXe siècle, le chœur et plusieurs travées sont détruits au moment de l'abattage des remparts auxquels l'édifice était adossé. En 1839, le curé de la Madeleine rachète la portion subsistante et la rend au culte : cette moitié d'église, connue depuis comme chapelle des Pénitents Bleus, conserve son porche gothique flamboyant et son clocher. La chapelle a servi de lieu de réunion des représentants des trois Ordres pour la rédaction du cahier de doléances avant la Révolution, puis elle a été confiée à la confrérie des Pénitents Bleus. L'entrée, située au sud, s'ouvre par deux portes géminées sous des arcs très surbaissés ; les piédroits et le trumeau portent trois niches dépourvues de statues, soutenues par des personnages, tandis qu'une quatrième niche occupe le tympan dans l'axe du trumeau. L'ensemble est abrité sous une voussure en arc brisé et surmonté d'un gâble orné d'un grand fleuron terminal et de crochets à feuillages découpés, encadré de hauts pinacles qui s'élèvent jusqu'au niveau du fleuron central. La façade occidentale présente une rosace composée d'un quatre-feuilles central d'où partent douze rayons reliés au pourtour par des polylobes. La tour-clocher s'articule en oblique sur le mur de fond et semble antérieure au reste de la construction ; à l'est du clocher s'adosse une tourelle d'escalier, carrée à la base et octogonale dans sa partie supérieure. Les peintures murales du chevet datent du premier quart du XIXe siècle. La chapelle est inscrite dans son ensemble au titre des monuments historiques par arrêté du 18 juin 1973 ; les peintures murales font l'objet d'un classement par arrêté du 17 février 1982.
