Chapelle des Sept-Saints du Vieux-Marché au Vieux-Marché en Côtes-d'Armor

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle

Chapelle des Sept-Saints du Vieux-Marché

  • Creach ar Hoant
  • 22420 Le Vieux-Marché
Chapelle des Sept-Saints du Vieux-Marché
Chapelle des Sept-Saints du Vieux-Marché
Chapelle des Sept-Saints du Vieux-Marché
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Chapelle des Sept-Saints du Vieux-Marché
Chapelle des Sept-Saints du Vieux-Marché
Crédit photo : Auteur inconnuUnknown author - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle des Sept-Saints (cad. B2 1110, 1111) : classement par arrêté du 24 mars 1956

Origine et histoire de la Chapelle des Sept-Saints

La chapelle des Sept-Saints, située au hameau homonyme du Vieux-Marché (Côtes-d'Armor, Bretagne), est dédiée aux Sept Dormants d'Éphèse, frères martyrisés selon la tradition au IIIe siècle. L'édifice actuel, construit en forme de croix latine entre 1703 et 1714 selon une inscription attribuée à Yves Le Denmat, remplace une construction primitive ; au‑dessus de la porte figure la date "LE 22 IUILLET 1708". La chapelle a été restaurée en 1970 et classée Monument historique en 1956; le dolmen qui sert de crypte est, lui, inscrit depuis 1889. De plan en croix latine, elle présente des ailes de transept surélevées, un petit clocheton à la croisée des toitures et un autre clocheton sur le pignon ouest accessible par des marches sur le rampant. Le transept sud est bâti sur un ancien dolmen, réutilisé comme crypte, et une sacristie symétrique a été aménagée sous l'aile nord. Le caveau primitif, décrit comme un ancien dolmen en granit, est composé de trois pierres formant les parois et de trois pierres de couverture ; une description ancienne le donne pour deux mètres de largeur et 4,50 mètres de profondeur. D'autres relevés détaillent la chambre du dolmen du Stivel comme mesurant 4,40 m de longueur, avec des largeurs variables (2,10 m à l'ouest, 1,90 m à l'est) et des orthostates et dalles de couverture dont les dimensions sont précisées par les auteurs. Le dolmen, appelé Stivel (mot breton signifiant source ou lavoir), a été remanié pour servir de crypte ; son large module l'apparente aux grandes allées couvertes du département et il aurait été christianisé dès le VIe siècle. La crypte a longtemps été un lieu d'oratoire populaire : on y trouvait un autel de pierre et sept petites statuettes grossièrement sculptées, identifiées comme les Sept Dormants et invoquées par les pèlerins. Les statues, de style sulpicien et datées du XVIIIe siècle, présentent un caractère naïf — vêtements uniformes, couleurs vernies et traits simplifiés — ; trois d'entre elles, volées, furent retrouvées en 1985 dans une consigne de la gare Montparnasse après avoir été déposées par le voleur repenti. Outre ces statuettes, la chapelle abrite plusieurs autres statues et autels, notamment saint Michel terrassant un monstre, un ange gardien tenant une fleur de lys, un autel dédié à saint Isidore représenté en paysan breton, et un autel nord portant une statue de saint Joseph, une Mater dolorosa et une Vierge à l'Enfant. La dévotion populaire s'est traduite par des ex‑voto et des pratiques de guérison ; la Mater dolorosa, en particulier, était entourée d'une multitude de béquilles offertes par des malades reconnaissants. Le hameau des Sept-Saints, situé sur un plateau dominant la rivière le Léguer et proche de l'ancien pont de Coat-Urvoy, fut autrefois le plus important de la paroisse ; on y construisit une école de hameau en 1905, reconstruite en 1936. À l'ouest de la chapelle se trouve une fontaine-lavoir dite "source des Sept-Saints", caractérisée par sept trous ou sources ; ce lieu, peut‑être issu d'un ancien culte païen, a longtemps servi de lavoir et était réputé pour ses ablutions guérisseuses. La gwerz des Sept-Saints, chant breton commenté par François‑Marie Luzel, rapporte ces pratiques et la croyance en miracles liés à la fontaine. Les travaux de Luzel et d'Ernest Renan au XIXe siècle ont permis d'établir le lien entre la dévotion locale et la légende orientale des Sept Dormants d'Éphèse, expliquant les noms portés par les statues et la continuité de la tradition. Le pardon dédié aux Sept-Saints prenait autrefois la forme d'une veillée, d'une procession et d'un tantad (grand feu de joie) ; il avait décliné au XXe siècle. Louis Massignon, orientaliste, redonna une visibilité au culte en relançant en 1954 un "pardon greffé d'islam" : il avait visité la crypte en 1951 et assisté au pardon en 1953, puis encouragé un pèlerinage commun réunissant chrétiens et musulmans. Le pardon se déroule aujourd'hui chaque quatrième week-end de juillet ; le programme typique comprend des rencontres interreligieuses, une messe et une procession nocturne avec tantad le samedi, puis la grand-messe du dimanche suivie d'une procession jusqu'à la fontaine où la sourate 18 du Coran est psalmodiée par un imam et traduite en français. Des éditions récentes ont rassemblé environ 200 personnes et accueilli des intervenants ecclésiastiques et musulmans de divers niveaux. Une grande cloche offerte en 1965 par l'ancienne cathédrale Saint‑Philippe d'Alger a été placée dans l'église paroissiale du Vieux-Marché, la chapelle étant trop petite pour la recevoir. La légende locale et la gwerz attribuent au dolmen une origine primitive et surnaturelle : la grotte et ses pierres sont dites antérieures à l'histoire humaine et leur élévation est présentée comme un ouvrage divin.

Liens externes