Origine et histoire de la Chapelle des Templiers
Église des Templiers, dite aussi Chapelle-du-Plan
Située dans le hameau du Plan, en partie haute de la vallée d'Aure à Aragnouet (Hautes-Pyrénées), la chapelle Notre-Dame-de-l'Assomption-du-Plan a aussi été appelée chapelle des Templiers et chapelle des Chevaliers de Malte, bien qu'il n'y ait jamais eu de Templiers à Aragnouet. L'édifice roman du XIIe siècle servait probablement de halte aux pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle et dépendait de l'hospice du Plan, rattaché dès son origine aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. L'hospice, aujourd'hui en grande partie tombé dans le ravin, a laissé pour vestige un grand pignon percé de quatre arcades pour les cloches, qui paraît dater de la même époque que la chapelle. Entre ce pignon et la chapelle se trouve l'enclos du cimetière. La chapelle faisait partie intégrante de la commanderie d'Aragnouet (commanderie d'Aure) et, desservie par les Hospitaliers jusqu'au XVIIe siècle, permettait d'héberger les voyageurs franchissant les cols. Au début du XIVe siècle, la commanderie perdit son statut de maison-mère au profit de la commanderie de Poucharramet. Pendant la Révolution, la chapelle fut dépouillée de son orfèvrerie. L'édifice se compose d'une nef unique voûtée en plein cintre, prolongée par un chœur en cul-de-four ; à l'origine il était plus vaste et se terminait, comme d'autres chapelles romanes locales, par un clocher-mur qui aurait disparu lors d'un glissement de terrain. Aujourd'hui la chapelle présente à l'ouest un clocher-mur à quatre baies ; ce clocher-mur actuel porte la date de 1876, liée à une seconde phase de construction et sans doute à une campagne de restauration. La porte latérale est ornée d'un linteau gravé d'un chrisme et, à l'intérieur, la voûte s'appuie sur une moulure en tailloir caractéristique du style roman. Les fenêtres sont de petites meurtrières à encadrement de marbre. La chapelle conserve des peintures murales du XIVe siècle. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 3 janvier 1939 ; le pignon vestige de l'hospice, utilisé comme clocher, a été classé par arrêté du 6 février 1952.