Origine et histoire
La chapelle des Trois-Étots est un édifice religieux du début du XVIe siècle situé au hameau des Trois-Étots, sur la commune de Cernoy dans le département de l'Oise, en Hauts-de-France. Classée au titre des monuments historiques depuis le 27 juillet 1970, elle se trouve à environ 1 km au nord de Cernoy, à l'entrée du hameau. Construite en briques rouges avec des chaînages en pierre blanche, la chapelle paraît contemporaine de la partie sud-est du château voisin des Trois-Étots. L'édifice comprend une nef unique de trois travées, terminée par un chœur à trois pans. Le mur de la troisième travée côté nord est oblique par rapport à la nef, signe d'une exécution imparfaite. Entre chaque travée, des faisceaux de trois colonnes cylindriques accolées reposent sur un soubassement semi‑circulaire et présentent des bases moulurées composées d'astragale, scotie et boudin. À mi‑hauteur des fenêtres, ces colonnes se terminent par un gorgerin strié, surmonté d'une doucine et d'un quart de rond; les piliers d'angle de la façade ouest et ceux encadrant la fenêtre du fond du sanctuaire ne comportent que deux colonnettes. Seuls ces derniers piliers supportent des départs de voûtes d'ogives; sur le gorgerin du pilier nord‑est et des piliers de la façade ouest apparaît la date 1544, citée par Louis Graves comme époque de la construction. L'éclairage repose sur neuf grandes fenêtres à deux meneaux — huit latérales et une au fond du sanctuaire — encadrées par des arcs en tiers‑point. Le remplage varie selon les travées : dans la première et la troisième travée et au fond, les meneaux déterminent deux petites fenêtres complétées par un écoinçon et une mouchette; aux deuxième et quatrième travées le remplage comporte trois petites fenêtres égales, une ellipse médiane et des soufflets latéraux; toutes sont aveuglées dans leur tiers inférieur. La baie sud de la troisième travée a été entièrement fermée pour la construction d'une sacristie moderne. Les fenêtres conservent des verrières ordinaires; en 1906, toutes sauf la première du côté sud présentaient encore des débris de vitraux anciens, souvent ornés de rinceaux, de petites rosaces et parfois de verres rouges. La verrière du fond du sanctuaire offrait une scène figurée comportant entre autres un soleil, une tête de femme, un cartouche inscrit INRI, et des figures nues et un serpent, que le docteur Parmentier interprétait comme une représentation de la création du monde. L'église est couverte d'un simple plafond enduit de plâtre. Sous la fenêtre de la troisième travée nord se trouve un arc en anse de panier appuyé sur deux colonnes implantées sur le sol, peut‑être l'ouverture d'une chapelle seigneuriale disparue ou une entrée réservée au seigneur, orientée vers le château voisin. Au sud du chœur subsiste une piscine partiellement dissimulée par des boiseries du XVIIIe siècle; elle est encadrée par deux pilastres à bossages aux écoinçons sculptés de rosaces et surmontée d'un arc en anse de panier décoré d'une clé de voûte et d'une coquille formant dôme, entourée de rameaux et de volutes; cet ensemble, d'un intérêt architectural particulier, est daté de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle. À l'extérieur, les murs de briques sont ponctués de chaînages, d'un cordon au niveau des soubassements, d'un larmier sous les fenêtres et d'une corniche en pierre blanche courant sous le toit. Deux contreforts rectangulaires en briques renforcent l'extrémité du sanctuaire de part et d'autre de la fenêtre du fond. La façade ouest présente un portail Renaissance remarquable en calcaire blanc contrastant avec le fond de briques; il est surmonté d'une baie circulaire. Le portail est limité par un arc en anse de panier dont la voussure porte des moulures et une file de miroirs; une clé de voûte ornée de feuilles d'acanthe décore le centre de l'arc. De part et d'autre de la porte, une colonne galbée devant un pilastre supporte une plate‑bande; chapiteau et impostes sculptés d'oves, dards, perles et rosaces complètent la composition, qui se prolonge par une frise de métopes et triglyphes. Trois niches surmontent la frise, la centrale encadrée de pilastres et couronnée d'un fronton arrondi, les latérales munies de frontons rectangulaires; la façade est renforcée par des contreforts aux angles et par une tourelle circulaire à l'angle opposé, couverte d'ardoises et sommée d'un toit hexagonal.