Origine et histoire de la Chapelle des Verreries
La chapelle des Verreries se situe à Goetzenbruck, dans le département de la Moselle. La verrerie voisine a été fondée en 1721 par Jean-Georges Poncet ; le texte mentionne également Jean-Baptiste Poncet, assesseur à la prévôté de Bitche. Au XVIIIe siècle, l’usine passa entre les mains des frères Walter et se spécialisa dans les verres à montre et la gobeletterie. La chapelle, financée par le fondateur pour les verriers, est attestée dès 1724 par l’érection d’une croix et apparaît également datée vers 1730. Les offices y furent d’abord assurés par les pères augustins de Bitche, puis, sur autorisation épiscopale, par le curé Jean-Nicolas André de Soucht (1722-1751). En 1776 une visite canonique ordonnée par l’évêque de Metz, Louis-Joseph Montmorency Laval, conclut qu’il fallait agrandir la chapelle pour répondre à la croissance de la population locale; celle-ci comptait 477 habitants en 1794, 714 en 1801 et 952 en 1810. Faute de possibilité d’extension, la décision fut prise de construire une nouvelle église en 1813, et la chapelle fut reconstruite en 1807 par le maître de la verrerie. Dégradée par son usage comme entrepôt, elle a été inscrite sur la liste supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 15 juin 1978, ce qui l’a sauvée de la démolition. L’édifice, placé au lieu-dit Appelgarten au nord de la verrerie, présente une nef à vaisseau unique et un chœur polygonal, conforme à la tradition architecturale du Pays de Bitche. Les élévations de la nef sont percées de hautes fenêtres en plein cintre, aujourd’hui surmontées de baies modernes qui altèrent leur proportion d’origine, et le volume intérieur a été modifié par l’adjonction de dalles de béton. De taille modeste, la chapelle conservait un clocheton dont la cloche porte l’inscription Matthaeus Edel zu Strasburg gos mich 1720 ; cette cloche est encore conservée et est actuellement entreposée à la mairie. La chapelle a accueilli des événements familiaux et funéraires locaux : le mariage de Jean-Martin Walter avec Elisabeth Froehlinger y a été célébré, et Pierre Stenger ainsi que ses fils Étienne et Antoine y furent inhumés respectivement en 1764, 1772 et 1773; plusieurs personnes y furent enterrées entre 1763 et 1772. La toiture et la charpente ont fait l’objet d’une rénovation à l’automne 2009. Au fond de l’ancien chœur subsiste la base du croisillon de la croix érigée en 1724; le Christ en grès gris qui ornait cette croix, très mutilé, est conservé dans une collection privée et témoigne d’une facture attentive au détail anatomique et capillaire.
