Origine et histoire de la Chapelle du Château de Salmaise
Le château de Salmaise est un édifice médiéval situé au centre du village de Salmaise (Côte-d'Or) en Bourgogne-Franche-Comté. Il est bâti sur un éperon barré protégé à l'est par deux fossés taillés dans le roc. La chapelle date du XIIe siècle et il subsiste des vestiges de l'ancien château datant du XVe siècle.
Les origines semblent liées à des donations abbatiales : en 1003 le duc Hugues donne ses biens de Salmaise et Présilly à Notre-Dame et à Saint-Bénigne; en 1020 Galon, comte d'Auxois et de Duesmois, lègue son héritage au prieuré de Salmaise; en 1030 Humbert Ier, sire de Salmaise, cède au prieuré Notre-Dame un domaine avec un serf et sa famille; en 1123 Mille de Frolois donne à Saint-Bénigne le moulin situé sous son château avec une serve et ses fils. Le 5 février 1305 Hugues du Sauvement, bailli d’Auxois, réclame la remise du château à Robert, duc de Bourgogne, remise qui est effectuée, et en 1334 les héritiers tiennent plusieurs châteaux, dont Salmaise, en fief lige du duc. Le château passe ensuite à Mathieu Bedey en 1335, à Jean de Frôlois en 1348, à Oudot de Sauvigny en 1359, puis revient en 1371 à Marguerite de Frôlois. En 1373 la tour Neuve, dite dame Laurence, est rénovée. Entre 1408 et 1409 des travaux concernent le pont qui précède le berle du château; de 1415 à 1417 un étage est ajouté et les mâchicoulis d’une tour sont repris. En 1444 le château revient en fief du duc à Guillaume Dubois, puis en 1474 à son fils Antoine. En 1478 Louis XI donne les terres et seigneuries de Montbard et Salmaise à Philippe de Hochberg, maréchal de Bourgogne, don confirmé par le roi de France en 1483. Le 12 avril 1578 Henri III remet Salmaise à Françoise d'Orléans; en 1592 le château est pris par le vicomte Jean de Tavannes, lieutenant en Bourgogne du duc de Mayenne. À partir de 1690 le château et ses terres passent à divers propriétaires qui laissent les bâtiments à l'abandon; en 1727 il est réputé « ruiné depuis plus de 100 ans » et, en 1791, il ne subsiste que des vestiges de murs, une chènevière et une chambre menaçant ruine.
Le corps de logis principal occupe le flanc sud de l'éperon tandis que les communs, disposés en arc de cercle, dominent le fossé à l'est; le flanc nord est protégé par un parapet qui suit les irrégularités du rocher. D'ouest en est, le logis comprend une tour rectangulaire, un bâtiment à quatre portées de charpente et une grange formant l'angle entre le logis et le fossé. La tour, composée d'un rez-de-chaussée et d'un étage carré, est percée au sud de fenêtres à croisées et au nord de fenêtres à traverse; la façade ouest porte une souche de cheminée polylobée et l'angle nord-est est équipé d'une tourelle d'escalier hors-œuvre dépassant d'un étage. Le bâtiment central, d'un étage carré, s'ouvre au sud et à l'ouest par des croisées et présente des baies plus simples à l'est; sa façade sur cour ne conserve pas d'élément médiéval notable. Les communs, largement ouverts sur la cour et aveugles vers l'extérieur, dominent les fossés; le soubassement du bâtiment nord donne accès à une canonnière et à une poterne ouverte à l'extrémité nord du fossé. Au milieu de la cour, une chapelle romane a été démontée et rebâtie entre 1987 et 1993; sa porte a été récemment remontée, le premier fossé est en cours de comblement et le second, plus à l'est, n'est plus qu'une légère dépression.
La chapelle est inscrite aux monuments historiques par arrêté du 25 septembre 1928 et le reste de l'ancien château par arrêté du 26 novembre 1928.
