Origine et histoire
La chapelle Notre‑Dame‑de‑Valvert, située à Vergons (Alpes‑de‑Haute‑Provence), borde la route nationale 202 entre Annot et Saint‑Julien‑du‑Verdon, à quelques centaines de mètres du village, sur un terrain à déclivité nord‑sud. Elle remonte au XIIe siècle et aurait été édifiée en deux campagnes, la première comprenant l'abside, les chapelles et les deux dernières travées de la nef, la seconde les deux premières travées de la nef. En 1245, l'évêque de Senez, Sigismond, transfère les biens qu'il possédait à Vergons à l'abbaye de Lérins, qui y établit un prieuré de faible importance ne comprenant qu'un prieur et un moine selon les statuts. L'édifice servit d'église paroissiale jusqu'au XVIe siècle, lorsque les habitants firent construire une nouvelle église au village, Notre‑Dame de l'Assomption; Notre‑Dame‑de‑Valvert devint alors chapelle de cimetière et fut abandonnée. Au XVe siècle le village était en ruines et les religieux cessèrent d'y résider; en 1454 le prieuré fut uni à celui d'Angles. Lors de sa visite pastorale de 1697, Monseigneur Jean Soanen constate le mauvais état de la chapelle et ordonne des réparations des chapelles et des contreforts du chevet; en 1708 l'évêque renouvelle ses prescriptions pour la voûte de la nef et la chapelle sud. En 1788, lors de la sécularisation de Lérins, les prieurés d'Angles et de Vergons appartenaient encore au monastère. Classée monument historique en 1927, la chapelle a fait l'objet d'une restauration en 1929. Le cimetière attenant est vraisemblablement contemporain de la construction de l'église; le plan cadastral de 1830 montre un tracé comparable à l'actuel. Dans les années 1925–1933, la commune engage des démarches d'agrandissement pour installer notamment un monument aux morts : un projet dressé par l'ingénieur adjoint M. Coullet est adopté en 1926, des parcelles sont envisagées et des autorisations préfectorales obtenues, puis des marchés sont préparés; un projet d'exécution confié à M. Rastelli d'après l'architecte M. Duperron est autorisé en 1927 mais différé jusqu'en 1933, date à laquelle le conseil relance l'achat du terrain et la réalisation des travaux. Une extension plus récente, datée de la fin du XXe siècle, a été réalisée sur la parcelle 1282, section A3. L'édifice présente une nef courte de trois travées qui débouche sur une travée de chœur; la voûte retombe directement sur des pilastres engagés dans les parois latérales et son départ est marqué par une corniche en quart‑de‑rond. Il n'y a pas de transept; l'extrémité orientale de la nef est flanquée de deux chapelles latérales, chacune terminée par une absidiole semi‑circulaire, qui entourent le chœur et son abside couverte d'un cul‑de‑four en cintre brisé. Les dimensions indiquées sont une longueur de 18,20 m et des largeurs de 11,20 m et 11,64 m. Le cimetière jouxte la chapelle du côté sud.