Origine et histoire de la Chapelle du Cimetière
Ancienne église paroissiale d'origine probablement romane (XIIe ou XIIIe siècle), la chapelle a été fortement remaniée au XVIIIe siècle, notamment par un appareillage en galets. À l'intérieur, un décor peint du XVIIIe siècle couvre le cul-de-four de l'abside, la voûte du chœur et l'arc triomphal ; il se compose de caissons fantaisistes ornés de motifs végétaux, floraux et de masques. Placée aujourd'hui dans le cimetière le long de l'ancienne route de Pamiers à Saint-Jean-du-Falga, elle a été bâtie en bordure de l'Ariège, à une centaine de mètres de la rivière. Isolée et éloignée des hameaux, sa parcelle est bordée à l'ouest par un canal d'irrigation appartenant au chapitre de Pamiers, qui prenait l'eau dans l'Ariège par une petite chaussée encore visible sur les photographies aériennes de 1960, et par un grand champ toujours dénommé "Champs de l'Eglise". L'église a été successivement dénommée Saint-Jean-del-Vernet puis, au XIVe siècle, Saint-Sernin-del-Vernet. La commune de Saint-Jean-du-Falga n'étant créée qu'à la Révolution, ce territoire portait auparavant le nom de Saint-Jean-del-Vernet et faisait partie du terroir appaméen. L'édifice présente les caractéristiques des églises romanes locales : chaînages d'angle, encadrement de baies et contreforts en pierre de taille, abside semi-circulaire et maçonnerie de galets en opus spicatum. Contrairement à la chapelle du Mas-Vieux-Saint-Antonin à Pamiers, située à deux kilomètres au nord, elle ne comporte aucun décor lapidaire. Les sources qualifient l'église de Bénagues, située sur la rive opposée de l'Ariège, d'annexe de celle de Saint-Jean-du-Falga. Endommagée lors des Guerres de Religion, elle est rénovée à la fin du XVIIe siècle et reçoit des peintures monumentales dans le chœur et l'abside, portant la mention "fait par Jean Soun peintre de Verdun en Foix" et datées de 1657 ou 1697 (voir notice IM09000032). Une nouvelle campagne de travaux a lieu en 1776 avec surélévation du mur-pignon, création d'un clocheton et percement de la porte sud. En 1890, la construction d'une nouvelle église au cœur du village naissant lui retire rapidement le rôle de paroissiale, et l'église Saint-Jean est définitivement fermée en 1926. Les peintures ont été classées Monument historique au titre des objets en 1984 et l'édifice inscrit Monument historique en 1986.