Origine et histoire de la Chapelle du lycée Ambroise-Paré
Les Ursulines, appelées à Laval en 1615 pour instruire les enfants pauvres, s'établissent d'abord dans le faubourg du Pont-de-Mayenne. En 1620 elles achètent le terrain dit « la Croix Blanche » au‑delà de la porte Beucheresse et entreprennent la construction sur les plans de l'architecte lavallois Étienne Corbineau ; les travaux s'achèvent en 1626. Autour d'une cour carrée sont édifiés la chapelle dédiée à sainte Hélène, le cloître, le dortoir, le réfectoire, la cuisine, la salle capitulaire, les cellules et l'infirmerie. Pendant les constructions les religieuses étendent leur enclos en acquérant des terrains contigus et font sculpter des pièces destinées au grand autel et au portail. Le couvent devient rapidement un centre d'enseignement, tenant un pensionnat pour jeunes filles modestes et accueillant aussi des personnes âgées en quête d'une retraite honnête. La maison de Laval sert de fondation à d'autres monastères, notamment à Tréguier, Château‑Gontier, Thouars et Vitré, et ses premières religieuses sont venues de la congrégation de Bordeaux en 1616. Aux XVIIe et XVIIIe siècles la communauté connaît des périodes de division qui entraînent des interventions épiscopales et des mesures disciplinaires en 1661, 1699 et 1717 visant à rétablir l'union et la régularité. Ces visites aboutissent à des réformes spirituelles et de gouvernance, à l'appel de supérieures venues d'autres maisons et à l'adoption de règlements pour maintenir la pauvreté, l'obéissance et le recueillement. Au XVIIIe siècle la communauté possède divers biens ruraux et rentes et tient un mobilier liturgique et domestique destiné au service de la maison ; elle déclare l'ensemble de ses possessions lors des formalités de 1790. La Révolution marque un tournant : la communauté décline et, expulsées en septembre 1792, les religieuses sont au nombre de vingt avec six sœurs converses ; le couvent est ensuite affecté au collège de Laval. Le bâtiment des Ursulines devient, après de nombreuses évolutions, une des parties du lycée Ambroise Paré. Au XIXe siècle des constructions annexes sont ajoutées, notamment par Maximilien Godefroy en 1837 puis par Pierre‑Aimé Renous entre 1842 et 1846, et Renous transforme l'intérieur de la chapelle en 1848. Les bâtiments qui abritent aujourd'hui le lycée Ambroise Paré font l'objet d'une restauration d'ensemble entre 1987 et 2001. La chapelle, ancienne chapelle des Ursulines, conserve le souvenir de cet établissement monastique et de son rôle éducatif à Laval. Les archives conservent une liste des supérieures couvrant la période 1617–1790 ainsi que des documents et ouvrages qui ont permis de reconstituer l'histoire du couvent.
