Chapelle du Saulce d'Island dans l'Yonne

Patrimoine classé Patrimoine Templier Chapelle des Templiers

Chapelle du Saulce d'Island

  • 96-132 Ferme du Saulce
  • 89200 Island
Chapelle du Saulce dIsland
Chapelle du Saulce dIsland
Chapelle du Saulce dIsland
Chapelle du Saulce dIsland
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Chapelle du Saulce dIsland
Chapelle du Saulce dIsland
Chapelle du Saulce dIsland
Crédit photo : Michel FOUCHER - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1200
1300
1400
1500
1600
1900
2000
XIIe siècle
Fondation templière
4e quart XIIIe siècle
Construction chapelle actuelle
Début XIVe siècle
Passage aux Hospitaliers
1569
Incendie et reconstruction
1960
Classement historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Chapelle du Saulce (cad. G 86) : classement par arrêté du 13 avril 1960

Personnages clés

Jacques-François Baudiau Historien ayant situé l'édifice ancien vers 1209.

Origine et histoire de la Chapelle du Saulce

La chapelle du Saulce, sous le vocable de Notre‑Dame‑du‑Saint‑Saulce, se situe à Island dans l'Yonne et, avec la ferme voisine et un étang asséché, constitue la trace visible d'une grande commanderie templière établie au XIIe siècle puis devenue hospitalière entre les villages d'Island et de Tharoiseau. Elle est proche de la route qui relie Avallon à Vézelay et ne doit pas être confondue avec la commanderie du Saulce‑d'Escolives, située au sud d'Auxerre. La commanderie s'étendait autrefois jusqu'à Tharoiseau, aujourd'hui traversé par le chemin de pèlerinage qui relie Avallon à Vézelay; les promeneurs regrettent l'absence d'un passage vers la chapelle. De plan rectangulaire de 24 m sur 8,50 m, la chapelle se distingue surtout par sa hauteur, 17 m sous la voûte. La nef, composée de trois travées sans abside, est éclairée par de hautes fenêtres à meneaux trilobés et couverte par une voûte soutenue par des arcs‑doubleaux et des croisées d'ogives. Le portail s'ouvre dans une façade à pignon, flanquée à gauche d'un contrefort et à droite d'une tour d'angle à meurtrières qui abrite l'escalier menant à la charpente, une disposition typique des chapelles templières. Au‑dessus de la porte, le tympan inscrit sous une archivolte à deux arcs en plein cintre porte la sculpture endommagée d'une Vierge à l'Enfant entre deux personnages agenouillés et barbus, peut‑être des donateurs représentés en templiers. Quatre corbeaux encore visibles sous le larmier à la base de la fenêtre témoignent de l'existence probable d'un porche disparu. La statue de Notre‑Dame‑du‑Saulce, de style populaire, se trouve aujourd'hui dans l'église voisine de Pontaubert. La commanderie mêlait activités agricoles, viticoles, animales et forestières et s'étendait sur près de 200 hectares; elle employait environ cinquante moines permanents et quelque cent cinquante convers. Les bâtiments comprenaient un grand ensemble agricole et viticole — granges, étables, bergeries — ainsi que des dépendances, armureries, remises et ateliers, complétant les dortoirs et réfectoires des moines et les habitations des travailleurs. La chapelle actuelle aurait remplacé un édifice plus ancien, que Jacques‑François Baudiau situe vers 1209. Proche du chemin de pèlerinage, la commanderie contribuait probablement à la sécurité des routes et à l'accueil des pèlerins, ce qui explique l'adaptation de ses constructions au fil du temps. Après la disgrâce et la suppression de l'ordre du Temple au début du XIVe siècle, les bâtiments furent confiés aux Hospitaliers de l'ordre de Saint‑Jean de Jérusalem, installés à Pontaubert, qui formèrent à leur tour une commanderie hospitalière. Les convers et leurs familles passèrent sous la justice du seigneur d'Island, qui délégua la moyenne et la basse justice au commandeur hospitalier. La chapelle fut incendiée en 1569 pendant les guerres de Religion et reconstruite par le commandeur des Hospitaliers. Jusqu'à la Révolution le domaine continua d'être exploité, puis les bâtiments, n'étant plus habités par des religieux, disparurent peu à peu. Vendue comme bien national, la chapelle fut transformée en étable et fit partie, au XIXe siècle, d'une ferme modèle implantée sous Louis‑Philippe. Après plusieurs propriétaires, elle est aujourd'hui une résidence privée visible de l'extérieur à certaines occasions; les occupants l'ont entièrement rénovée en respectant le monument, avec des aménagements intérieurs non destructifs et démontables. Cet aménagement a été présenté dans une émission diffusée par la chaîne M6. L'édifice est classé au titre des monuments historiques depuis 1960. À côté de la chapelle, la source Sainte‑Anne était un lieu de dévotion pour les nourrices. Un peu plus loin, la chaussée du réservoir, longue de 200 m et haute de cinq mètres, était la digue d'un vaste étang qui permettait d'abreuver le bétail et servait de réserve en cas de sécheresse; il ne subsiste aujourd'hui qu'un champ où la source alimente encore un point abrité par un petit édicule maçonné.

Liens externes