Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame d'Aleyrac
La chapelle ou église Notre-Dame d'Aleyrac est un édifice partiellement roman situé à Sauteyrargues, dans l'Hérault en région Occitanie, niché au milieu des vignobles du Château de Lancyre et du Domaine de Lascours, au sud-est de Lauret, à environ 4 km au sud-ouest de Sauteyrargues et à 1 km à l'ouest du hameau de Lascours ; sa nef est orientée vers le Pic Saint‑Loup. La "villa d'Alayrac" apparaît dans le cartulaire de l'abbaye de Gellone en 804 sous la forme Alairanicos. Au XVIIe siècle, un prieur y résidait et l'évêque de Montpellier était titulaire de la cure. L'édifice primitif, de tradition romane, a été édifié entre les XIe, XIIe et XIIIe siècles ; il a fait l'objet d'une reconstruction au XIXe siècle, plus précisément en 1880. De l'édifice roman ne subsistent aujourd'hui que l'abside semi‑circulaire et l'arc triomphal. L'arc triomphal et l'abside sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 5 décembre 1984, et l'édifice a déjà fait l'objet de travaux de restauration en 1980. Depuis 2024, des travaux de restauration intérieure sont menés à l'initiative conjointe de l'association des Amis de Notre‑Dame d'Aleyrac et de la municipalité, financés en partie par un festival annuel de rock baptisé "Aley’Rock" organisé chaque fin août. L'abside romane, unique et semi‑circulaire, est construite en pierre de taille assemblée en grand appareil et couverte de tuiles rouges ; elle est rythmée extérieurement par quatre lézènes, soutenue par quatre contreforts et percée d'une petite fenêtre axiale. Cette abside est adossée à un pignon percé d'une baie campanaire unique et surmonté d'une croix en pierre ; un cimetière en abandon s'étend contre l'abside. L'arc triomphal est le seul autre élément roman conservé en élévation à l'intérieur. Le reste de l'édifice, reconstruit au XIXe siècle, est édifié en moellons ; il présente une nef unique de trois travées dont la première est flanquée de deux chapelles semi‑circulaires voûtées en cul‑de‑four, disposées comme les bras d'un transept. La nef est couverte de trois travées de fausses voûtes d'arêtes séparées par des arcs doubleaux qui s'appuient sur des piliers rectangulaires. Les façades latérales hautes, en moellons, sont percées de petites fenêtres en plein cintre à encadrement de pierre calcaire, sans ébrasement, et sont renforcées par de puissants contreforts qui soutiennent également les chapelles latérales. La façade sud est percée d'une petite porte et flanquée d'une annexe sous appentis ; la façade ouest, austère et orientée vers le Pic Saint‑Loup, est marquée à chaque angle par un haut contrefort et percée d'une porte de style classique aux piédroits, impostes et arc cintré en pierre de taille. L'édifice est fermé la plupart du temps ; il s'ouvre pour les pèlerinages, les mariages et les baptêmes. Chaque année, la communauté paroissiale célèbre le pèlerinage de l'Assomption : la statue de la Vierge y est portée en procession par quatre enfants, escortée par une chorale qui entonne des cantiques. De nombreux couples s'y marient et font baptiser leurs enfants, certains paroissiens demandent que leurs obsèques y soient célébrées, et dans le passé les fidèles se rassemblaient à la chapelle pour prier en période de sécheresse.