Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame de Foncourrieu
La chapelle Notre‑Dame de Foncourrieu, située à la sortie de Marcillac‑Vallon sur la route Notre‑Dame de Foncourrieu, est un édifice de pèlerinage implanté dans l'Aveyron. Elle est composée d'un chœur roman, d'une nef du XIVe siècle et d'un logis de prieur relié à la chapelle par une tribune ; ce logis, bâti vers 1650, dépendait de l'abbaye de Conques. La tradition rapporte qu'une dame, attaquée par un serpent en 1338, invoqua la Vierge qui lui apparut et la délivra ; en remerciement la chapelle aurait été élevée en ce lieu. La première mention documentaire remonte à 1351. À la fin du XIVe siècle le sanctuaire fut agrandi par la construction de la nef et un service de léproserie fut instauré, financé en partie par Guillaume de Laparra et approuvé par les autorités ecclésiastiques et civiles. La chapelle fut consacrée en 1389, la date 1388 figurant sur les arcs de la voûte. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la chapelle et le logis du prieur furent ornés de peintures ; la voûte du chœur porte un décor daté de 1680 composé de quatre cartouches en l'honneur de la Vierge. En 1703 un moine de Conques peignit les voûtes lambrissées de la nef et le revers de la porte. Le logement du prieur conserve une mosaïque de panneaux peints à figures géométriques et fonds alternés, datée du XVIIe siècle. La chapelle et ses dépendances étaient entourées d'un enclos muni d'un portail et d'une grille en fer forgé ; un chemin de pèlerinage marqué de losanges est inclus dans cet ensemble. Des vœux paroissiaux et des processions y furent institués à partir du milieu du XVIIe siècle, notamment une procession annuelle le 15 août et, à partir de 1675, une procession le premier samedi de mai pour la conservation des récoltes. La chapelle fut pillée en 1793 et vendue par les Jacobins, et la statue de la Vierge fut mutilée avant qu'une partie ne soit dissimulée par une fidèle. Rachetée par les fidèles en 1804, la chapelle rouvrit au culte et la statue, partiellement reconstituée, retrouva sa place après une restauration effectuée en 1887 par le sculpteur François Mahoux, année où la tribune fut également reconstruite. La statue de la Vierge, en bois peint du XIVe siècle et haute de 1,20 m, représente Marie adolescente dans l'attitude du Magnificat, une main sur le cœur et l'autre levée ; elle porte une robe rouge ornée de grappes de raisin et un manteau bleu. Réplique des orantes de Carthage, cette image est particulièrement vénérée par les vignerons, les familles et la population du bassin houiller qui lui confient la protection des enfants et des cultures. La statue reçut une couronne lors d'une cérémonie solennelle le 30 juin 1901, après un décret de couronnement du Saint‑Siège. La Vierge participa à l'ostension des Madones du Rouergue à Rodez en 1951 ; une petite bannière bleue commémore cet événement. Les peintures de la voûte du chœur ont été restaurées en 1983 et, en 1988, la chapelle et le logement du prieur furent inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques. À l'intérieur, la chapelle présente trois retables : deux dans la nef consacrés à l'Annonciation et à la Nativité, et un retable de chœur surmonté d'une statue de la Vierge, flanqué de figures comme sainte Anne et saint Jean‑Baptiste. Quatre médaillons dorés figurent l'Annonciation, la Visitation, la Nativité et l'Assomption. La voûte de la nef est divisée en deux cents carrés peints représentant Marie, le Christ ou divers saints, et les murs sont couronnés d'une frise aux blasons des abbés de Conques et des bienfaiteurs. Des pèlerinages y sont toujours célébrés : celui des paroisses du Vallon le dimanche précédant l'Ascension, le pèlerinage de Notre‑Dame des Bourgeons et des enfants le lundi de Pentecôte, et un pèlerinage des malades et handicapés le dernier dimanche de juin.