Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame-de-Grâce-et-de-Toute-Joie
La chapelle Notre‑Dame‑de‑Grâce‑et‑de‑Toute‑Joie, aussi appelée Notre‑Dame de Liesse ou du Bout‑du‑Pont, se dresse en porte‑à‑faux au‑dessus de la culée du pont des Cieutats, à l'extrémité du pont sur la rive droite du Lot à Villeneuve‑sur‑Lot (Lot‑et‑Garonne). Petite chapelle catholique, elle est un lieu de pèlerinage où l'on vénère une statue de la Vierge noire datant du XIVe siècle. Selon la légende, la chapelle aurait été fondée en 1289 et servait de chapelle au fortin placé à l'entrée du pont ; elle était particulièrement honorée par les mariniers, qui la saluaient au passage et y déposaient autrefois de nombreux ex‑votos. En février 1600, une tempête emporte la tour du pont et endommage la chapelle ; sa reconstruction est attestée soit avant 1618 selon F. De Mazet, soit en 1643 selon J. Serret et A. De Zappino, en utilisant des matériaux restant des réparations du pont. Le couvrement en lambris est surélevé en 1657 par Antoine Papou, charpentier, et Antoine Philippes, maçon. D'après un dessin d'Illac de 1792, le clocher présentait un toit à l'impériale surmonté d'un clocheton et d'une flèche ; ce clocher est démoli à la Révolution. En 1825, les murs côté Lot menaçant ruine et le clocher sont reconstruits, et la sacristie est agrandie en encorbellement sur la rivière, reposant sur des consoles en pierre de taille et des poutres. En 1865, la sacristie et les façades donnant sur la rue Notre‑Dame sont refaites pour respecter un nouvel alignement et reçoivent un décor néo‑gothique ; l'intérieur fait l'objet d'une restauration dans les années 1860‑1870. Les aisseliers de l'encorbellement sur le Lot ont été remplacés par des poutrelles métalliques. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques le 20 juin 1950. Un vitrail de Félix Gaudin, conservé dans l'église Sainte‑Catherine, représente le miracle de la Vierge noire lié à la légende de la chapelle.