Chapelle Notre-Dame-de-Jérusalem, dite aussi Chapelle Cocteau à Fréjus dans le Var

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle Maison des hommes et des femmes célèbres

Chapelle Notre-Dame-de-Jérusalem, dite aussi Chapelle Cocteau

  • DN7 Notre-Dame de Jérusalem
  • 83370 Fréjus
Crédit photo : Cyrilb1881 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

3e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Chapelle (cad. AL 1) : inscription par arrêté du 20 janvier 1989

Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame-de-Jérusalem

La chapelle Notre‑Dame‑de‑Jérusalem, dite chapelle Cocteau, se situe dans le quartier de la Tour de Mare à Fréjus, dans le Var, et dépend du diocèse de Fréjus‑Toulon. Commandée par le banquier Martinon pour les habitants du lotissement, elle a été réalisée en 1963 sur un plan octogonal et à un seul niveau. Jean Cocteau en a conçu le projet et la décoration, en collaboration avec l'architecte Jean Triquenot de Cannes ; Raymond Moretti et le céramiste Roger Pélissier ont également participé au chantier. L’élévation est en grès vert local à appareil régulier ; le toit est recouvert de tuiles provençales et surmonté d’une couronne, d’un globe et d’une croix potencée évoquant les plaies du Christ. L’accès se fait au sud par trois portes en fer forgé ornées de vitraux réalisés par Osanne. L’espace intérieur, couvert d’une coupole à éclairage zénithal, est entouré d’une galerie qui s’ouvre de chaque côté par trois arcades cintrées. Le sol est revêtu de carreaux de céramique créés par Roger Pélissier. Les fresques intérieures traduisent la Passion du Christ ; la Cène mêle figures contemporaines et familières au cercle de Cocteau, parmi lesquelles on reconnaît Cocteau lui‑même, Jean Marais, Coco Chanel, Raymond Radiguet, Francine et Carole Weisweiller et Max Jacob. La crucifixion est traitée en contre‑plongée, selon une inspiration apparentée au Christ d’Andrea Mantegna. Un autre thème présent sur les murs est celui de l’ordre du Saint‑Sépulcre ; à l’entrée on peut lire la devise des croisés, « Dieu le veut », reprise également sur le sol en céramique. Cocteau est décédé en octobre 1963 alors que le chantier était en cours ; il laissa près de 150 dessins et études. Édouard Dermit, fils adoptif et proche du poète, a achevé la décoration intérieure d’après les calques et croquis de Cocteau, réalisant en une année les peintures directement sur les murs à l’aide de fusain et de crayons de couleur à l’huile. Après une période d’abandon suivant la mort du mécène, la municipalité de Fréjus a obtenu la dation du monument et la ville l’a acquise en 1989. La chapelle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 20 janvier 1989. En 1992, six mosaïques prévues par Cocteau ont été exécutées dans la galerie extérieure à arcades par Lætitia Léotard et Henry Virmouneix, en tesselles de pâte de verre de Murano. Une plaque appose la mention de la création par Jean Cocteau et rappelle des personnalités liées au parrainage, datée de 1963. Aujourd’hui, la chapelle, dernière œuvre conçue par Jean Cocteau, est principalement visitée pour son intérêt patrimonial et touristique.

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