Chapelle Notre-Dame de Kerdévot à Ergué-Gabéric dans le Finistère

Patrimoine classé Patrimoine religieux Chapelle gothique Clocher-mur

Chapelle Notre-Dame de Kerdévot

  • Route de Kerdevot
  • 29500 Ergué-Gabéric
Chapelle Notre-Dame de Kerdévot
Chapelle Notre-Dame de Kerdévot
Chapelle Notre-Dame de Kerdévot
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Chapelle Notre-Dame de Kerdévot
Chapelle Notre-Dame de Kerdévot
Crédit photo : Yann Gwilhoù - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Chapelle de Kerdevot et le calvaire en dépendant : classement par arrêté du 9 mai 1914

Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame de Kerdévot

La chapelle Notre‑Dame de Kerdévot, édifice gothique remarquable de la région de Quimper, se compose d’une nef flanquée de deux bas‑côtés et d’un chœur doté d’une maîtresse‑vitre comportant des fragments de verrières du XVe‑XVIe siècle. Le chœur, daté notamment par un fragment de verrière portant 1489, semble avoir été achevé au cours de la fin du XVe siècle, tandis que la couverture et certains décors renvoient aux premières années du XVIe siècle. Un campanile du XVIIe siècle coiffe l’édifice ; le clocher renversé par une tempête en 1701 fut rétabli l’année suivante, comme l’indique une inscription, et la sacristie accolée au sud du chœur porte le millésime 1705. La charpente a fait l’objet d’une restauration au début du XXIe siècle (2002‑2004).

La chapelle existe au moins depuis 1439, date du legs d’un Quimpérois, et sa fortune et son décor témoignent d’un mécénat important des familles nobles locales, en particulier des Tréanna, dont les armes figurent dans la maîtresse‑vitre. L’hermine et d’autres armoiries présentes dans le bâtiment suggèrent des liens avec les pouvoirs ducaux et les seigneuries de la région, sans qu’un texte explicite n’atteste une fondation princière.

La tradition attribue l’élévation de Kerdévot à la protection de la Vierge contre la peste ; cette légende, relayée par des chants et récits populaires, s’accorde avec la récurrence d’épidémies en Cornouaille aux derniers siècles du Moyen Âge. Le pèlerinage et les dons recueillis à l’occasion des épidémies ont en effet contribué à l’enrichissement de la chapelle, permettant l’acquisition d’un retable flamand et l’ornementation du mobilier.

Le retable flamand de la fin du XVe siècle, originaire d’Anvers ou de Malines, comporte six panneaux sculptés et a été classé monument historique ; il fut mutilé par un vol en 1973, puis partiellement restauré et remis en place sous protection en 2013. L’ensemble du site — chapelle, sacristie et calvaire — a été classé monument historique en 1914, et d’autres objets et le mobilier ancien ont été protégés au cours du XXe siècle.

Le calvaire du XVIe siècle, situé au centre du placître, illustre la crucifixion avec la Vierge, saint Jean et les deux larrons ; sur ses faces sont représentées la descente de croix et la flagellation. Son massif en granite comporte douze niches destinées aux apôtres, aujourd’hui vides, et des détails sculptés évoquant la fonction protectrice de la chapelle contre la peste : Véronique tenant son voile, des anges recueillant le sang du Christ, un groupe de Notre‑Dame de la Pitié et, au revers, des figures comme Ève, saint Michel et un Ecce homo.

La fontaine, à environ 300 mètres de l’enclos, est un petit édicule gothique abritant une source et une statue de la Vierge ; son eau fut traditionnellement réputée pour soigner la fièvre et le catarrhe, et la fontaine a fait l’objet de dévotions populaires.

L’intérieur de la chapelle présente un plan de trois nefs sans transept, un chœur inspiré des procédés de la cathédrale de Quimper et une voûte lambrissée dont les sablières sont sculptées. Outre la maîtresse‑vitre ancienne, les verrières des nefs et des bas‑côtés ont été refaites à la fin du XXe siècle. La statue de Notre‑Dame de Kerdévot, de la fin du XVe siècle, occupe une place importante dans le mobilier.

Lieux de pèlerinage et de fêtes, Kerdévot a conservé une pratique pèlerine importante, en particulier le grand pardon célébré le second dimanche de septembre qui rassemble encore des milliers de fidèles. La chapelle a traversé des épisodes de déclin et de renouveau : vendue comme bien national à la fin du XVIIIe siècle, rachetée par des paroissiens et rendue à la commune au début du XIXe siècle, elle a ensuite vu se développer la protection patrimoniale et la restauration de ses œuvres et de son architecture.

Liens externes