Origine et histoire de la Chapelle Notre-Dame de Kernitron
La chapelle Notre-Dame de Kernitron se situe rue de Kernitron à Lanmeur, dans le Finistère (Bretagne). Elle sert de chapelle de pèlerinage et fut l'église de l'ancien prieuré de Kernitron ; sa nef romane constitue la partie la plus ancienne de l'édifice. La façade ouest présente un petit porche et une fenêtre en rose flamboyante, tandis que le porche sud, surmonté d'un gâble, comporte un tympan représentant le Christ en majesté entouré des symboles des quatre évangélistes. La croisée du transept est coiffée d'un clocher carré à lucarnes et pinacles d'angle, flanqué d'une tourelle d'escalier ronde. La nef est voûtée en berceau par une charpente en bois peint et s'organise autour de six colonnes aux chapiteaux et entraits ornés de décors géométriques et floraux. Le carré du transept est formé de quatre grandes arcades brisées et outrepassées qui retombent vers la nef et, du côté sud, sur d'épais massifs ronds. Le chevet, de plan rectangulaire avec une chapelle latérale au nord et un bas-côté au sud, est probablement du XIVe siècle, et l'édifice comporte également des éléments attribuables au XVe siècle. L'extrémité occidentale de l'élévation sud montre une reprise en grand appareil de granit ; une inscription en lettres gothiques, jadis lisible sur une plaque, donnait l'année 1444 selon L. Le Guennec et 1446 selon Abgrall, et la partie ouest paraît pouvoir être attribuée au milieu du XVe siècle, avec une façade dotée d'un porche à gâble saillant et d'une baie à meneaux entre deux épais contreforts. Les origines légendaires attribuent la fondation de l'église à saint Sansom, évêque de Dol, à qui Judual, comte de Domnonée, aurait donné la paroisse de Lanmeur vers 550 ; le premier édifice aurait été détruit lors des invasions normandes à la fin du IXe siècle. Une bulle du pape Alexandre III, datée de 1163, confirme des dîmes en Lanmeur à l'abbaye bénédictine de Saint-Jacut-de-la-Mer ; cette bulle, confirmée par Clément III en 1188, mentionne une ecclesiam Sanctae Mariae qui pourrait correspondre à l'ancien prieuré de Kernitron. Après la Révolution, les bâtiments du prieuré situés au nord de l'église, décrits comme une « vieille construction divisée en petites cellules », ont été abattus ; ils communiquaient avec l'église par deux portes du transept aujourd'hui murées. Des travaux ont été menés au XXe siècle : le pignon nord a été reconstruit en 1933-1934, les piles nord de la croisée consolidées en 1936, la charpente de la nef restaurée en 1985 et la charpente de la tour de croisée également remise en état ; la tour d'escalier à vis devrait à son tour faire l'objet de travaux de consolidation. La chapelle, ainsi que le mur de clôture et ses entrées, est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 29 décembre 1983.